Non, je ne vais pas vous parler d’un énième cap dans la croissance de bébé. Ces 360 mois, ce sont les miens. Dans deux jours, il va m’arriver un truc incroyable, un truc qui me paraissait super loin, un truc que je pensais gérer comme une lettre à la poste ! Dans deux jours, je vais avoir 30 ans …
Il y a dix ans, je fantasmais cet âge en me disant que 30 ans ça devait être le plus beau cap. Celui de l’accomplissement professionnel, familial, celui où on avait déjà franchi avec succès l’étape des études, des entretiens d’embauches, des histoires d’amour foireuses, des relations familiales pourries. Le tout en gardant la fraicheur de la jeunesse, parce que 30 ans c’est (encore) super jeune et on a toujours la vie devant soi.
Aujourd’hui, je me rends compte que les choses ne se passent pas de façon aussi linéaire et surtout que la vie nous réserve une montagne de surprises, bonnes ou mauvaises d’ailleurs. Je vais avoir 30 ans, ma vie est relativement stable. J’ai une profession, je laisse derrière moi les années d’études, de concours, d’évaluations permanentes et de stages, cela ne me gratifie pas pour autant du sentiment d’être enfin pleinement à ma place … Ma vie amoureuse est également stable, j’ai fondé une famille et je me sens totalement épanouie, en tant que mère. Il n’en reste pas moins que je n’envisage plus rien comme une certitude, je sais que mon avenir je ne le tiens pas entre mes mains et je ne peux avoir de lui qu’une très vague idée ! Je n’arrive plus à me dire, comme à 20 ans, que mon homme et moi c’est forcément pour la vie, ou que les enfants ça s’élève comme on fait un gâteau, avec une bonne recette. Je ne me dis plus non plus que je serai ou que les miens seront nécessairement à l’abri de la maladie, des accidents ou des agressions.
J’avoue, ma vision des choses a changé, et j’ai surtout cette impression abyssale que le temps passe de plus en plus vite, que de façon irrémédiable il avance sans que je puisse à aucun moment appuyer sur le bouton pause, ou remonter son cours. Si j’ai laissé derrière moi tout ce que je considérais comme les inconvénients de mes 20 ans, je laisse aussi tous les bons côtés. Je ne revivrai plus jamais un amour de 20 ans, où le cynisme est absent et où l’exagération des sentiments est à son comble. Je n’aurai plus jamais cette totale insouciance à la limite parfois de l’inconscience (mon dieu, minicap aussi sera une ado … j’ai peur !) et surtout je n’éprouverai plus ce merveilleux sentiment de pouvoir faire ce que je veux de ma vie, d’être qui je veux et d’avoir tout le temps pour le devenir.
Mais ce que je retiens le plus de cette pointe de nostalgie, c’est que je n’ai peut-être pas assez profité, en étant tout simplement plus sereine. Chaque âge a ses avantages et ses inconvénients, pourquoi ne pas juste vivre le présent ? Je pensais qu’à 30 ans, je me sentirais jeune sans les inconvénients de la jeunesse, que je serais jeune et (un peu plus) sage. Finalement, c’est un peu ce que je ressens, même si la sagesse en question est toute relative ! En effet, la gamine parfois superficielle, au fond de moi, n’est jamais bien loin. Malgré tout, j’ai le sentiment d’avancer, et d’évoluer, plutôt dans le bon sens, tout du moins j’essaye de le faire. J’ai la chance d’avoir minicap. Aujourd’hui le temps ne défile plus que pour moi, je le vois aussi filer à travers elle, et je suis fermement décidé à profiter de sa présence à mes côtés, au maximum ! Avec barbe de 4 jours, nous avons la tête pleine de projets et si devenir qui l’on veut devient davantage compliqué, les années passant, il me reste un large panel de possibilités. Puis, bon sang, on peut aussi se poser deux minutes et juste VIVRE !
ça m’a fait flipper d’avoir 30 et en fait… chaque année je redoute l’année en plus… bientot 32 😦 je me sens vieille!!! et pourtant on m’a dit que c’était la meilleure dizaine et je trouve cela assez juste!
Oui je pense que c’est une dizaine potentiellement bien sympa ! Profitons-en, on aura bien le temps de déprimer plus tard ! 😉