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Ces jours où il n’est pas là …

Depuis quelques mois, barbe de 4 jours s’absente régulièrement pour 4 ou 5 jours. Il s’avère que cette habitude a commencé à se faire régulière dans un contexte de chamboulement général, avec un gros changement de rythme, de quartier, de mode de garde de minicap … etc. Les choses ne se sont donc pas faites sans encombre.

Barbe de 4 jours et moi avons toujours pu être très souvent ensemble, au quotidien. Pour avoir vécu des situations diamétralement opposées, je sais que c’est un privilège et non la norme. Mais il n’empêche qu’on prend vite l’habitude d’avoir quelqu’un sur qui se reposer. Le couple s’enracine vite dans une routine de répartition des tâches, équitable. Barbe de 4 jours fait le ménage, je fais la cuisine, les courses. Et plus minicap grandit et plus son père prend du temps pour s’occuper d’elle. Or, lorsque barbe de 4 jours a commencé à s’absenter, je me suis sentie un peu perdue. Je ne m’en sortais pas dans les tâches ménagères, tant j’avais pris l’habitude de me reposer sur lui. Je saturais totalement de devoir tout gérer avec minicap, en particulier le coucher qui est toujours un moment compliqué chez nous. Je ne supportais pas  de ne plus avoir un seul moment pour moi pendant plusieurs jours. Plusieurs jours ! Il ne s’agit pas d’une simple petite journée, ou même d’un week-end, il s’agit de plusieurs jours SEULE à tout gérer. C’est long ! Et surtout je pestais de ne pas pouvoir travailler, remettant sans arrêt à plus tard mes obligations, n’ayant aucun relais. Je pestais aussi de me retrouver seule sans qu’on m’ait demandé mon avis, je me sentais isolée et avouons-le vaguement délaissée. Lui , de son côté, revenait totalement déconnecté du quotidien, il s’énervait de ne pas retrouver une maison toute proprette (son deuxième nom c’est monsieur propre) et s’impatientait devant les exigences qu’imposent la vie avec un tout petit, comme si tout d’un coup il avait oublié comment être père. Bref, il avait oublié, pendant que moi j’avais ruminé.

Un cocktail explosif en somme qui a donc nécessité un certain nombre d’ajustements et de discussions. A force de parler et d’essayer de se comprendre, nous avons finalement réussi à trouver une forme d’équilibre.

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J’ai fait l’effort de me montrer un peu plus maniaque dans la maison, c’est fatiguant mais finalement plutôt agréable. J’ai décidé de me montrer un peu plus positive, notamment en profitant de ces absences pour cultiver de jolis moments de complicité avec ma puce. Comme lorsque je suis allée, le week-end dernier, à l’aquarium de Paris, pour une sortie mère-fille. J’ai décidé aussi de lâcher un peu prise concernant mes obligations professionnelles, les semaines où barbe de 4 jours n’est pas là. Je prends conscience que dans ces cas là je ne peux pas tout faire. Si je ne peux pas travailler parce que minicap ne veut pas dormir … tant pis ! Je remets à plus tard sans m’énerver. Car j’ai eu peur, un moment, d’abîmer ma relation avec ma fille, à force de frustrations et d’énervements pendant ces jours difficiles à gérer. Parfois, je confie aussi la belle à ses grands-parents, quelques heures, pour souffler. Même si habituellement, je privilégie les moments de garde pour pouvoir être avec mon homme.

Lui de son côté, a compris que j’avais besoin qu’il lâche du lest sur certaines choses et qu’il revienne de bonne humeur pour nous épargner un trop grand décalage, à chaque retour. Il m’a écoutée aussi et a mieux compris ce que je pouvais ressentir. Comme à chaque fois, la communication est la clé.

Finalement le résultat est plutôt positif, j’éprouve même une certaine satisfaction de réussir enfin à vivre cette situation plus sereinement. Un peu comme si j’avais trouvé une forme d’indépendance. Désormais, c’est avec joie qu’on se retrouve et avec joie que les routines reprennent leur droit. 

Cependant, je ne sais pas comment font toutes ces mamans qui vivent cette situation au quotidien, et avec plusieurs enfants de surcroît, comme Marjoliemaman, par exemple. Elles ont toute mon admiration ! Car si je commence à bien vivre cette situation, je n’aimerais pas qu’elle se répète trop souvent. Parce que derrière tous ces énervements et rancunes,  il y a aussi l’aveu que ces jours où il n’est pas là n’ont pas tout à fait la même saveur que les autres …

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17 réponses »

  1. Ce que j’ai pu en vouloir à Mr Sioux de partir en déplacement et de ne jamais vraiment connaître ce que je vivais pendant ce temps-là pour maintenir le navire (maison) à flots et gérer Pti Tonique en même temps !!! C’était stressant comme situation, puis particulièrement éreintant à la fin de ma 2e grossesse en plus, et je ne parvenais absolument pas à profiter de ces tête-à-tête forcés avec mon fils. J’étais juste en mode « survie ». Lui, de son côté, me disait au téléphone qu’on lui manquait et qu’il avait envie de voir son fils : je n’avais qu’une envie, lui proposer d’échanger parce que moi, j’aurais carrément SAVOURE le fait de prendre le large 1 jour ou 2 (du moins c’est ce que je pensais mais ça n’aurait sûrement pas été aussi simple 😉 ).
    Quand la petite 2e est née, l’une de mes plus grosses appréhensions était qu’il reparte en déplacement et de devoir gérer 2 tout-petits, comme les mamans dont tu parles en fin de billet, en plus de tout le reste. Finalement, la première fois que c’est arrivé et que je n’ai pas pu solliciter quelqu’un de la famille pour venir m’aider pendant son absence, c’était la semaine dernière… et j’ai pas trop mal géré. En fait, surtout, ça a été l’occasion de prendre conscience qu’en effet, notre quotidien tel qu’on parvient à le gérer à 2, n’est pas sereinement gérable quand on se retrouve seule. Donc j’ai mis quelques choses au clair avec Pti Tonique, pour que les choses restent vivables (et non anxiogènes) pour moi, que j’ai le sentiment de pouvoir reprendre ma respiration entre deux demandes ou questions de mon fils, pleurs de ma fille fatiguée, coucher de l’une puis de l’autre, etc.
    Je crois qu’aujourd’hui, je le vis mieux en en gérant deux que quand j’étais seule avec Pti Tonique parce que ça n’était plus possible d’être totalement dédiée seulement à mes enfants en en ayant deux (ce qui pouvait rester tenable avec un seul). Début mars, Mr Sioux part une semaine entière. Ca va être autre chose mais je pense que je serai super fière de moi de parvenir à gérer maison / boulot / enfants / couchers, etc.
    Pour autant, mon problème, c’est que je ne peux m’empêcher d’en vouloir à Mr Sioux, un peu, au fond de moi. Et il le sait. Et je ne peux m’empêcher de lui balancer des textos de détresse ou d’énervement quand je suis sur le point de craquer seule avec eux et que lui est loin et ne rentrera pas. Je lui en veux parce qu’il ne saura jamais ce que c’est que de gérer nos 2 enfants seule pendant de VRAIES longues périodes. Par contre, encore heureux qu’il ne fait pas de remarques sur le ménage ou autre quand il rentre parce que là, je crois que je lui mettrai sa valise à la porte et lui avec !!!
    Bref, j’ai raconté ma vie mais ça rejoint un peu ma thématique du moment, à savoir « comment ne pas se laisser bouffer par tout ça, s’occuper de ses enfants sans craquer, pour le bien-être de tout le monde »…

    • Oh, je te rassure, j’ai bien failli le mettre dehors avec ses remarques sur le ménage ! Et il l’a bien compris, il n’en fait plus désormais ! J’ai accepté aussi de faire un peu plus d’efforts mais j’ai j’ai exigé une marge de manœuvre et de la tolérance.
      Comme toi, je trouve que le plus dur est l’impression que l’autre ne comprend pas parce qu’il n’a jamais vécu la même situation. Avant qu’il parte, je m’énerve aussi parfois car il a l’air de trouver la chose totalement anodine, sans avoir l’air de se rendre compte de tout le travail que ça représente pour celui qui reste !
      Presque une semaine avec deux petits et ton travail à temps plein … bravo ! Tu fais partie de ces mamans qui ont toute mon admiration !

      • J’ai surtout pas le choix tu sais 🙂 Et dans ces cas-là, comme tu l’as fait, on finit par trouver une nouvelle organisation, de nouvelles ressources. Je finis par me dire (sans que ça me fasse rêver pour autant !!!) que je pourrais peut-être même m’en sortir avec 3 ou 4 gosses toute seule pendant une semaine… quand il le faut !
        Après, est-ce que je trouve ça chouette, non, pas vraiment (pendant ce temps-là, on gère oui, mais on savoure pas trop je trouve). Alors ça serait bien que nos hommes soient moins absents, hein 😉

  2. Et bravo à toi d’être venue à bout de ces difficultés en communiquant. Personnellement, j’aurais aimé trouvé un équilibre seule avec mon petit gars avant l’arrivée de la 2e, ç’aurait sûrement évité quelques craquages ou cris…

    • Il y a eu un long moment très difficile ! Et ça ne s’est pas arrangé d’un coup mais progressivement. Ces choses demandent du temps. J’imagine que ça doit être franchement dur par moments avec deux petits. Mais tu as l’air sur la bonne voie !

  3. C’est vrai que ce genre de situation est pesant… Je connais ces sentiments au quotidiens. Je suis la maman d’une petite fille de presque 5 mois… Mais on ne vit pas avec le papa!! Bébé arrivé précipitamment, à fait que l’on a franchement manqués d’organisation! À la suite de mon accouchement le diagnostique de ma fille est tombé une mal-voyance lié à son hypophyse ( une hypoplasie des nerfs optiques ). Ce diagnostique entraîne un traitement à vie, des futurs plaisirs complètement révisités ( comme faire du vélo…), mais aussi des sentiments de culpapilité, des angoisses de la perdre et des colères. Si je raconte tout ça! C’est parce que… Je déteste sa façon de s’épargner, je déteste le temps qu’il se trouve pour faire se faire plaisir au détriment du mien, mais surtout je déteste me dire que c’est pas l’homme de ma vie! Car son égoïsme me gifle tout les jours….

    Merci

    • A te lire Mona, j’ai l’impression qu’une longue conversation où tu expliques ce que tu ressens, s’impose. Même si ce n’est jamais facile, même si ça ne résout pas tout sur le moment, ça ne peut être que bénéfique.
      Les choses sont déjà tellement compliquése quand on est en couple depuis longtemps et qu’il n’y a pas de souci de santé … alors dans ton cas, c’est plus que normal de rencontrer des difficultés.
      Avec barbe de 4 jours, nous avons eu minicap alors que nous étions un couple tout neuf. Bizarrement, la crise a eu lieu cette année, alors que minicap allait sur ses deux ans et non pas à la naissance comme c’est plus souvent le cas. Il n’y a pas de règle, juste des histoires différentes mais l’essentiel d’après moi ce sera toujours de COMMUNIQUER !

  4. Pour l’avoir vécu souvent, je peux imaginer ta frustration !! Et encore tubas de la chance d’avoir un homme à l’ėcoute… Moi avec mon Ours c’est encore une autre histoire.. Donc déjà tu peux te féliciter de ce côté là.. Et puis le tout, comme tu le dis si bien, c’est de trouver votre équilibre pour faire face au mieux.. Et j’ai bien l’impression que tu es vraiment sur la bonne voie !! Bravo pour votre maturité !

    • Pour l’écoute, barbe de 4 jours n’est pas parfait et n’a pas toujours fait preuve d’un self-control et d’un altruisme saisissant … Il s’est même montré odieux par moments. J’ai plutôt tendance à rester calme mais c’est quand j’ai commencé à m’énerver que les choses se sont calmées … et que la vraie discussion a pu reprendre. Comme quoi parfois !

      Je ne sais pas si nous sommes matures, comme tu dis on essaye de trouver notre équilibre. Ne pas laisser les choses pourrir c’est peut-être ça aussi l’idée à retenir.

      Ton homme est souvent en déplacement ?

  5. Chez nous les jours se transforment en mois… Mais finalement les émotions sont les mêmes. Et l’absence apprend à savourer la présence,à ne pas considérer comme acquis le quotidien et à savourer toutes ces petites choses qui semblent si banales à d’autres.

  6. on connait pile en ce moment ces grands changements: déménagement à 10 000 km, changement de mode de garde aussi, et un papa qui n’est plus présent la semaine… c’est pas évident même si c’est voulu. j’ai hate comme toi de ressentir un sentiment de « maitrise », de sérénité mais je sais d’avance que la solitude, je vais la ressentir, surtout comme tu le dis, les journées sont bien longues!!

    • Je commence à maîtriser mais la solitude, je la ressens toujours. C’est cette solitude qui me rend un peu à fleur de peau, sur le sujet et rancunière sans le vouloir.
      Cette situation va durer longtemps, pour toi ? Même lorsque cela est voulu, cela n’empêche pas d’éprouver des difficultés, surtout dans les phases de transition.

      • Bizarrement c’est quand il travaillait bcp et rentrait tard le soir que je lui en voulais… de ne pas faire assez à la maison. En étant absent, toutes ces remarques et points de conflit ont disparu puisque je sais que je suis seule! En tout cas cette situation de ne le voir que le week end va durer jusqu’à mi juin et après… puisqu’il est marin, cela dépendra du job qu’il trouvera! On peut s’attendre à ne pas le voir pdt un mois même si ce n’est pas ce qu’il veut depuis qu’il a une fille, nous pensons que parfois il faut faire certains sacrifices… dur dur de choisir!!

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