L’année scolaire n’est pas tout à fait terminée, mais je me sens d’humeur, 7 semaines avant l’échéance des grandes vacances, à faire un petit bilan sur ce changement de rythme vécu, pendant 9 mois.
En effet, après avoir repris un an à temps plein, suite à la naissance de Minicap, je me suis octroyée une année à mi-temps. Je dis bien octroyée car c’est un véritable cadeau que je me suis fait. Un cadeau aussi pour ma famille puisque ce nouveau rythme a été plutôt bénéfique pour tout le monde. Mais un tel changement a eu, comme pour toute chose en ce bas monde, des conséquences positives et négatives dont j’aimerais parler ici.
Ce mi-temps je l’ai pris car j’ai mal vécu l’année de reprise à temps plein. J’étais épuisée de fatigue, j’avais l’impression de mal gérer mon travail, de ne pas profiter de ma fille. Je me levais le matin, emplie de tristesse, je n’avais aucune envie de retrouver d’autres enfants alors que je ne rêvais que de m’occuper de ma petite. Il suffit d’ajouter à cela une relation quelque peu tendue avec l’assistante maternelle, une Minicap boudeuse chaque matin et vous obtenez une pointe d’aigreur dans le quotidien.
Puis je me sentais déchirée. Je chérissais mes mercredis avec Minicap, et en même temps je stressais toute la journée de ne pas avoir une minute à moi pour travailler. Je profitais des vacances avec bonheur mais la reprise n’en était que plus malheureuse et remplie de larmes. Bref, ça n’allait pas très fort, j’ai longtemps regardé toutes ces mamans qui géraient parfaitement bien la reprise d’un œil suspicieux. « Mais comment font-elles ? » me suis-je en permanence demandé … comment réussir à établir un nouvel emploi du temps optimum, s’organiser au mieux et se sentir heureuse ? Avec le temps, j’ai appris à déculpabiliser, j’ai appris à me dire que nous étions tous différents, mère comme enfant d’ailleurs. Je me suis un peu cachée derrière les problèmes d’endormissement de Minicap, puis surtout je me suis assumée comme étant plutôt une mère correcte certes, mais une mère qui a besoin de plus de temps, c’est sur !
C’est donc avec une euphorie non dissimulée que j’ai entamé une année scolaire à mi-temps. Minicap a changé de mode de garde, nous étions dans un nouveau quartier et tout m’a semblé délicieusement merveilleux. Je vivais encore difficilement les deux jours de classe que j’avais dans la semaine mais le fait de retrouver ma fille et la quiétude de ma maison les 5 jours suivants suffisaient à m’apaiser.
J’ai adoré avoir le temps de prendre mon temps. Du temps pour travailler sereinement, sans empressement, du temps pour bloguer, pour cuisiner, puis plus tard pour crocheter. Je me suis mise plus sérieusement à la pâtisserie (d’ailleurs mes hanches ont pris un kilo chacune !), j’ai pris de flâner, de rêver ! Et surtout, surtout j’ai pris du temps pour profiter de Minicap. En cette dernière année avant sa rentrée scolaire, j’avoue avoir adoré bénéficier de 5 jours par semaine avec elle. J’ai pu faire toutes sortes d’activités avec elle, nous avons peint, cuisiné, modelé, joué, rigolé ensemble, cultivant encore plus notre complicité et notre fusion. Puis de la voir souvent m’a permis d’être capable de la lâcher plus facilement, par ailleurs. Cette année fut marquée par l’émergence du baby-sitting par les grands-parents ! Et barbe de 4 jours et moi en avons bien profité, nous permettant ainsi de ressortir, régulièrement, comme avant.
Alors finalement, en étant plus souvent avec ma fille, ce mi-temps m’a permis de me retrouver en tant que telle ! Minicap n’est pas en reste. En effet, si ce changement de rythme lui a permis de beaucoup voir sa maman (ce qui semble lui convenir) il lui a également permis de découvrir la collectivité dans sa halte-garderie adorée. Tout s’y passe très bien, elle y va avec plaisir et chante sans arrêt les chansons qu’elle a apprises là-bas. Par ailleurs, elle a pu resserrer les liens avec ses grands-parents. Toute cette organisation s’est opérée dans des proportions idéales. Deux jours de travail pour moi, me permettant d’avoir une vie professionnelle et sociale, deux jours à la halte-garderie pour Minicap, lui permettant de voir d’autres adultes, de se faire des copines et de découvrir les règles de la collectivité. Bref, elle a pu développer une vie sociale d’une jolie façon et elle semble, aujourd’hui, très épanouie.
A mi-temps, la glande au parc est souvent possible !
Qu’attendons-nous pour tous nous mettre à temps partiel, me demanderez-vous ? Et bien, je dois avouer qu’à l’euphorie du tout début a succédé depuis quelques mois des impressions un peu plus mitigées. Je ne remets pas en question tout ce que je viens d’écrire, seulement parmi tous ces avantages se cachent un ou deux inconvénients qui viennent contre-balancer légèrement la vision idyllique de la situation.
Le premier gros inconvénient du temps partiel est presque trop évident, il s’agit bien entendu de l’aspect financier. Qu’on se le dise, être à mi-temps a un coût. Certes, nous payons BEAUCOUP moins de frais de garde, mais cela ne rattrape tout de même pas la perte financière. Au début, je ne me plaignais pas, j’étais presque contente de me dire que j’allais moins consommer, que cela m’apprendrait à être plus raisonnable, à faire attention. Mais j’avoue que par moments, il est dur de se retreindre comme il est dur de passer son temps à compter. Je suis triste aussi de ne pas partir facilement en vacances, de songer qu’à l’heure actuelle, nous ne sommes même pas surs de pouvoir financer un départ pour cet été. Alors bien sur, je ne me plains pas, je sais qu’il y a des gens qui vivent avec beaucoup moins, je dis juste qu’à la longue, c’est un point qui peut être usant.
L’autre inconvénient est lui beaucoup plus petit. Il est presque indicible et relève plus du sentiment personnel qu’autre chose. Mais ces temps-ci, j’avoue que parfois, j’ai l’impression de ne plus profiter assez de tout ce temps que j’ai avec ma fille. Je regarde les photographies de l’an dernier, et je me rappelle encore de la joie ressentie pendant les week-ends prolongés. Ces journées volées, en pleine semaine où je sortais avec barbe de 4 jours et Minicap, avec la joie profonde de me dire « Enfin, ensemble ! » Que reste-t-il de cette joie, aujourd’hui, lorsque je sais que ces journées sont monnaie courant ? Comment profiter, lorsque je sais que je peux remettre au lendemain ? Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, il est évident que vivre avec Minicap me remplit toujours autant de bonheur, seulement comme on apprécie d’autant plus les vacances qu’elles sont rares, j’ai la sensation, parfois de ne plus apprécier ma chance qu’à moitié. Comme si le temps avait abîmé un peu ma fraîcheur du tout début, lorsque le temps ensemble était encore un cadeau. Je m’évertue donc à reprendre conscience de tout cela, et de m’émerveiller autant que possible, à chaque fois.
Mais je vous rassure, je ne regrette en rien ce temps partiel. Il a, en ce qui me concerne, respecté ses promesses d’épanouissement et d’équilibre. Il m’a permis de vivre une très belle année avec ma famille, et de ne plus me sentir dans un état de fatigue et de stress permanent. J’ai même repris goût à mon métier, un goût que j’avais malheureusement perdu. Je sais que ce choix du temps partiel est un luxe. Mais je suis ravie d’avoir pu faire ce choix personnel et de famille, un choix assumé et qui m’a donné la sensation d’être libre. J’attends de nouvelles promesses du temps partiel puisque je réitère l’expérience à la rentrée e septembre, mais avec un 75% cette fois-ci. Ce temps là va me permettre d’avoir une journée rien que pour moi dans la semaine, d’être donc plus disponible pour ma famille le reste du temps et enfin d’avoir la joie d’accompagner et de venir chercher ma fille dans sa classe, une fois par semaine !
Ah le temps partiel ! C’est vraiment chouette d’en profiter ! Je suis à 50% cette année et vais réiterer l’année prochaine. Du coup, je profite bien des Doudoux, mais avec deux petits à la maison, un mari qui travaille beaucoup et pas de grands parents à proximité, c’est loin d’être du luxe. Le plus galère est je trouve de préparer sa classe dans de bonnes conditions, j’arrive tout juste à préparer mes deux journées et je n’ose imaginer ce que ça serait avec le double. Ceci dit, certaines personnes gèrent très bien, mais tout dépend de la personnalité de chacun. Question regrets, il y a aussi l’aspect financier (et l’an prochain, nous « perdons » la PAJE) et aussi le fait de ne pas s’intégrer pleinement à la vie de l’école. On ne peut sans doute tout avoir !
Oui, c’est franchement très dur de préparer la classe avec un petit à gérer en même temps. Moi je n’y arrive pas, et je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas. Du coup à temps plein, c’était franchement intenable ! Avec le mi-temps, c’est franchement plus faisable. J’utilise quelques soirées dans la semaine pour travailler + les vacances. Comme je suis moins fatiguée, ça ne me coûte pas trop.
Comme tu dis on s’intègre moins dans l’école, personnellement je me sens aussi moins impliquée dans ma classe, mais moi j’avais besoin de ça, puis c’est provisoire comme situation, on ne sera pas à mi-temps toute notre vie.
Aaah un mythe s’effondre! Je croyais que tu étais wonder woman! Je comprends mieux comment tu fais pour faire autant de choses avec minicap! J’en suis jalouse d’ailleurs!^^
L’année prochaine j’aurais mes mercredis, je suis hyper contente, car la semaine passe tellement vite…
Hahaha ! Je suis loin d’être wonder woman ! Ceci dit l’an dernier, à temps plein, j’arrivais à faire pas mal de choses avec elle quand même, mais c’était grâce au mercredi !
C’est chouette, d’ailleurs que tu aies tes mercredis l’an prochain. En plus, ta puce entre à l’école, ça vous fera une jolie pause dans la semaine.
Je réagis juste sur la fin de ton article, sur le fait que tu ne ressens plus la même joie de ces journées avec ta fille parce que trop courantes… Mais il n’y a pas besoin de s’émerveiller de tout pour en profiter. Simplement passer ces journées, même sans rien faire d’extraordinaire, juste être ensemble, c’est du bonheur simple, du quotidien, la vie, qui vous laissera de beaux souvenirs, même si flous parce que finalement très courants. Je culpabilisais beaucoup chaque fois que j’étais avec ma fille car je voulais faire des choses « super » avec elle, comme elle faisait chez sa nounou, du modelage, un gâteau, une balade au zoo, du toboggan au parc, etc. Mais j’ai appris (un peu, c’est un long travail), à me poser un peu, à trouver agréable aussi d’être juste ensemble dans la même pièce et vaquer chacun à ses occupations, la regarder jouer un peu seule parfois, cela fait du bien, aussi. Etre dans le jardin et s’occuper chacun de son côté, mais être simplement ensemble, sans avoir toujours besoin de rendre chaque moment unique ; il l’est de toute façon par essence 🙂
Oui tu as raison. Mais par moments, j’oublie même la chance que j’ai de pouvoir être juste présente, effectivement. Je ne pense même pas forcément au fait de faire des choses, mais juste qu’il m’arrive d’oublier comme j’étais triste l’an dernier de ne pas pouvoir être plus souvent avec ma fille. C’est le temps qui passe qui fait oublier. Mais en ce moment, je me remets en tête tout cela, et je me rends compte aussi que l’échéance de la rentrée de septembre va être une petite claque pour moi puisque du coup je vais beaucoup moins voir Minicap. Mais il faut bien grandir !