Ces derniers temps, nous vivons l’expérience des manies obsessionnelles. Du haut de ses deux ans et demi, Minicap développe depuis peu des préférences nettement marquées et des refus catégoriques, souvent inexpliqués.

Il s’agit, la grande majorité du temps, de la question de l’habillement. Ainsi, mettre une veste en lieu et place d’un manteau relève du défi, mettre des sandales au lieu des chaussures fermées relève de l’impossible et surtout sortir sans mettre un chapeau revient à commettre un crime. Ainsi, la météo ces derniers temps ne nous aidant pas à garder une forme de stabilité vestimentaire, nous nous retrouvons à chaque sortie, à devoir négocier, expliquer, accepter les revendications diverses et variées. Nous nous retrouvons bien souvent à capituler sur ce qui importe peu et à hausser le ton pour ce qui compte, rendant la simple tâche de se promener assez fatigante.

C’est pourquoi, Minicap porte souvent des chaussettes sous ses sandales (condition sine qua non pour les accepter), qui lui est arrivée de porter son imperméable par plus de 25 degrés (peu de temps, fort heureusement) et que nous avons passé, lors d’une promenade, plus de 15 minutes à essayer de comprendre que ses pleurs provenaient du fait qu’elle voulait marcher avec un lacet défait et l’autre pas … 

Mon père m’a expliqué que je faisais de même, petite. Je me rappelle d’ailleurs que ma maîtresse de CP avait convoqué mes parents parce que nous étions souvent en retard le matin, retards dûs à mes revendications vestimentaires. Le fait que Minicap nous fasse un revival familial est un juste retour des choses selon mon père, un signe d’angoisse pour moi. Je sais que je faisais de même petite, mais je ne me rappelle plus vraiment des sentiments qui justifiaient mes emportements. Je me rappelle vaguement d’une sensation de stress, et très clairement avec mon regard d’adulte actuel, pour moi ces tergiversations traduisent un sentiment d’angoisse, de peur. 

Du coup, je jongle entre plusieurs comportements avec Minicap. Je m’énerve un peu, je tente de me rappeler puis je m’interroge sur ses motivations. Le tout en espérant que tout ceci ne sera qu’une phase vite oubliée, car très franchement, le coup des chaussettes sous les sandales ce n’est plus possible !