Elle est revenue, sans prévenir et alors que tout avait si bien commencé, elle a repointé le bout de son nez sans y être invitée. La mauvaise, la chagrine, la vilaine fatigue, celle qui te fait t’extraire du lit au tractopelle, celle qui te fait arriver au travail les yeux piquants de ta mauvaise nuit, celle qui te fait crier sur ton enfant parce que tu n’as juste plus la force de supporter une exigence de plus, ou la chouinerie de trop, elle est revenue cette chienne de fatigue !
J’avais pourtant bien débuté l’année scolaire, en adoptant notamment un rythme de sommeil digne des enfants de la Mélodie du bonheur. Lovée dans mon lit à 21h30, endormie à 22h, tel fut mon lot pendant bien des jours de semaine et cela m’avait plutôt bien réussi. J’avais décidé de consacrer mon jeudi déchargé pour travailler, utilisant le week-end pour les sorties en famille et le blog. L’organisation tient, seulement au moindre couac, au moindre changement de rythme la machine s’emballe et les cernes s’installent.
C’est ce qui s’est produit la semaine dernière. Je ne saurais dire qui de l’œuf ou de la poule a provoqué mon état tant les éléments se mélangent mais revenons sur les faits … Il y a 2 semaines, Minicap a démarré l’école l’après-midi et les ateliers ludiques de 15h (réforme des rythmes à Paris tout ça …), la faisant terminer l’école à 16h30 pour la première fois. Tout semblait s’être bien passé, la maîtresse nous a confirmé que notre puce était à l’aise et ne semblait pas le moins du monde perturbée. Nous avons malheureusement choisi ce moment pour envoyer la belle 24h chez ses grand-parents. L’échéance de notre week-end prolongé en amoureux fin octobre approchant, il fallait bien recommencer à habituer la puce à redormir ailleurs qu’à la maison. Or comme à chacun de ses départs, nous avons eu droit à son retour à une phase de collage intensif. Depuis 10 jours, Minicap ne me lâche plus d’une semelle … Alors que nous avions trouvé un rythme agréable et très mathématiquement rythmé, nous avons du jongler toute la semaine pour endormir la puce. Jonglage exigeant une certaine énergie de ma part, énergie que je n’avais plus grâce ou à cause de ma sortie nocturne pour la créative party (aucun regret mais cette sortie m’a achevée !) et à cause d’un élève extrêmement dur à gérer. J’étais prévenue mais bizarrement on ne se rend véritablement compte des choses qu’une fois confrontée à elles, et être confrontée à cet élève est juste épuisant. Le calcul était donc simple à faire : maman épuisée + Minicap ultra collante refusant de dormir malgré la fatigue de l’école = une famille hystéro sur les bords.
Car oui, la semaine qui s’est écoulée s’est accompagnée d’une légère tendance à l’hystérie collective dans la maisonnée, rendant nos soirées tellement enviables … J’ai détesté crier, détesté m’énerver à tout bout de champs et détesté avoir envie de claquer la porte en clamant un grand ciao ! J’ai eu beau expliquer à ma petite Minicap que j’étais fatiguée, que ce n’était pas de sa faute, je sais que le mal est fait. Et en même temps, même si je m’en veux de ce comportement, que je sais que je ne peux objectivement en vouloir à ma fille d’avoir été épuisante au moment même où j’avais besoin de repos, que puis-je lui dire de plus ? Elle même, si elle savait analyser les choses, me dirait-elle que de mon côté je l’ai délaissée au moment même où elle avait besoin de mon attention ? C’est l’histoire d’une connexion qui ne se fait pas et de besoins qui ne sont comblés par personne. C’est aux adultes de prendre sur eux, mais parfois, il faut atteindre le seuil de la quasi perfection pour y arriver et ce n’est pas donné à tout le monde, en tous temps et toutes circonstances.
Je sais que d’ici quelques jours, tout rentrera dans l’ordre et que l’équilibre est sans cesse à retrouver. Mais je réalise que pour moi la reprise du travail, depuis que j’ai Minicap, aura toujours été synonyme de sacrifices en terme de relations familiales. Si j’aime à nouveau mon travail, à présent, il n’empêche qu’il aura toujours pris trop de place. Je me rappelle avec vigueur le pourquoi de mon mi-temps de l’an dernier, et combien a été précieux tout ce temps à deux … au calme.
Courage! Et vivement les vacances! Ici c’est pareil… la rentrée en soit s’est bien passée, mais comme la belle ne dors presque rien à l’école, le soir elle est crevée, donc énervée et très demandeuse/exigente, on est donc épuisés, et on s’enerve pour rien… et comme je n’arrive pas à me coucher tôt, je manque de sommeil et ainsi de suite!
On va y arriver 😉