La Petite Section, il faut bien l’avouer ce n’est pas une mince affaire. Certes certains enfants s’adaptent extrêmement vite, mais pour d’autres cela prend du temps et la vie en collectivité avec un ou deux adultes pour 25, n’a rien d’évident.
De mon point de vue, l’école est dure pour un enfant, même en maternelle, elle l’est car les enfants sont parachutés dans un univers où ils doivent appréhender des tonnes de nouveaux concepts, et en faisant preuve d’une autonomie croissante. Quand vient le temps de la liberté, à savoir la récréation, ils se retrouvent confrontés aux autres enfants, avec les bons côtés comme les mauvais de cette sociabilité ouverte. Les 2 ou 3 adultes présents dans la cour n’ont qu’un rôle de surveillance et les 80 enfants (plus ou moins selon les écoles) doivent se débrouiller pour appréhender les autres, en se respectant sans se faire malmener et sans malmener leurs compères. Ils doivent aussi trouver de quoi s’occuper, ce qui n’est pas toujours facile. Si on ajoute à tout cela le fait que le nombre d’intervenants ont augmenté entre les animateurs de la cantine, ceux de l’ARE (ateliers à 15h, à Paris) et ceux du goûter. Pour des petits, cela fait beaucoup de changements.
Cela étant dit, je suis impressionnée par la capacité des enfants à s’adapter. Même lorsque les choses semblent difficiles pour eux, ils semblent trouver des ressources inépuisables pour grandir et s’épanouir en passant outre les entraves. Comme s’ils ne prenaient en compte que les bons côtés d’une situation et qu’ils se débrouillaient pour toujours se placer dans une position qui leur est confortable. Les enfants sont merveilleux.
Cependant, il arrive que les choses soient un peu compliquées pour certains enfants. Concernant Minicap, tout n’est pas rose à l’école. J’avais peur qu’elle soit un peu petite pour entrer à l’école, en effet elle est de décembre et je ne la sentais pas encore totalement prête. De nombreux enfants nés en décembre s’adaptent très bien à la Petite Section, mais il y a parfois des écarts de maturité importants entre les enfants de début d’année et ceux de fin d’année.
Après avoir passé l’été, focalisés sur l’apprentissage de la propreté, nous n’avons pas pu nous concentrer sur l’apprentissage de l’habillage et du déshabillage, par exemple. Cela faisait trop pour la puce. Ainsi, pendant les trois premiers mois de l’année scolaire, Minicap s’est montrée très peu dégourdie pour aller aux toilettes, s’habiller, se déshabiller pour la sieste … etc. La maîtresse me l’a dit sans s’alarmer, et je m’en doutais mais évidemment cela n’aide pas un enfant à se sentir serein dans un nouvel environnement.
Heureusement, depuis le mois de décembre, la belle a énormément évolué, elle est totalement propre (oui car à la maison, nous avons encore eu de nombreux accidents jusqu’en novembre …), même pendant la sieste, elle sait enlever et mettre son manteau, les ranger sur son porte-manteau, elle essaye d’enlever ses chaussures et se montre de plus en plus dégourdie à la maison.
Je suis fière de Minicap car elle est toujours en constante progression. Cependant, il reste un mystère insondable lié à l’école. En effet, Minicap aime l’école, elle en parle beaucoup mais une fois sur place la petite puce énergique et bavarde se referme comme une huître. En classe, elle ne parle ni à sa maîtresse, ni à son ASEM (que pourtant elle adore). Elle parle aux autres enfants mais elle refuse d’aller à la récréation. Elle est passée par une phase où elle y jouait tranquillement puis en novembre elle s’est mise à y pleurer, refusant de lâcher la main de sa maîtresse (qui doit être ravie soit dit en passant …) J’en parle régulièrement avec Minicap, je ne peux pas faire grand chose de plus. Cela me fend le cœur, je l’avoue de l’imaginer pleurer dans la cour … même si je sais que ce n’est pas non plus la fin du monde et que cela passera.
Nous avons reçu son livret scolaire, en décembre, avec des points positifs, d’autres en évolution, je ne suis pas inquiète. Mais le mutisme persistant de la puce reste un mystère. Il engendre beaucoup de choses négatives, il empêche la maîtresse de l’évaluer correctement et je suis quasiment sure qu’il empêche Minicap de se libérer de tensions dans la journée. Si ça se trouve elle a vécu une mauvaise expérience dans la cour et comme elle n’a pas pu l’exprimer auprès d’un adulte, elle est désormais très angoissée à l’idée d’y retourner. Bref, j’aimerais tant qu’elle arrive à se libérer, à se sentir plus libre avec les adultes de l’école. Puis je dois bien avouer qu’avec barbe de 4 jours nous sommes un peu fatigués de retrouver une Minicap totalement sur les nerfs, à chaque fin de journée. Cela nous rend perplexe de la voir si joyeuse et épanouie le reste du temps, par quel mystère se braque-t-elle à l’école ?
Je sais que cela viendra, je sais aussi que Minicap a vécu trois mois très difficiles avec une maman malade et très fatiguée qui passait sa journée à vomir … Cela n’a pas du aider ! Mais désormais je vais mieux, et je compte bien en profiter. Puis comme le dit la maîtresse, cela va lui faire du bien de devenir grande sœur ! En attendant, j’attends de voir les prochaines évolutions. Comme le dit barbe de 4 jours, les enfants ne grandissent que quand ils l’ont décidé. Et cela est vrai, Minicap est capable de progrès fulgurants, et nous ne sommes jamais bien surs d’y être pour quelque chose, finalement !
holala ça doit être dur de voir son petit pas très bien dans un endroit… et de ne pas avoir forcement de moyen d’action immédiat…
ma fille est pour l’instant chez une nounou et j’avais envie de la mettre en crèche mais j’avoue que des fois la mettre en collectivité (et son univers impitoyableeuuuuu) me fait un peu peur..je n’ai pas envie qu’elle soit chahutée ou se sente perdue ou je ne sais quoi d’autres..
Pourtant j’étais vraiment pro-collectivité et ne suis pas de nature inquiète…
alors j’espère que vous trouverez une solution pour votre minicap ou qu’elle arrivera à se sentir mieux en tous cas
Ce qui est surtout dur c’est de ne pas réussir à lui faire mettre des mots dessus. Elle me parle de l’école, des récréations mais quand je lui demande pourquoi elle n’y joue pas ou pourquoi elle ne parle pas à la maîtresse, elle n’arrive pas du tout à donner un semblant de raison. Ça doit être embrouillé dans sa tête et en attendant je ne peux pas beaucoup l’aider …
Je comprends que tu sois peu encline à passer à la collectivité. Ceci étant dit la crèche ce n’est pas non plus l’école, je trouve l’univers de l’école vraiment dur, alors qu’en crèche ça m’a l’air un peu plus comment dire intermédiaire. Minicap était parfaitement à l’aise en halte-garderie, les éducatrices la qualifiait même de grande et à l’école c’est une autre pair de manches. Les enjeux sont différents. Tout cela pour dire qu’on ne peut pas prévoir comment un enfant va vivre une situation et il y a plein de formes de collectivités différentes. Fais comme tu le sens. Une de mes collègues avaient opté pour la crèche familiale, une assistante maternelle qui passait plusieurs après-midis en crèche avec les enfants qu’elle gardait, c’est donc à la fois un cocon et un peu de collectivité. L’idéal ! Peut-être pourrais-tu inscrire ta puce dans une halte-garderie, au moins un après-midi par semaine ? Histoire qu’elle s’acclimate un peu.