Mercredi dernier, j’ai pu participer à une réunion d’information sur la méningite, et plus particulièrement sur les signes d’alerte. J’avoue qu’avant d’arriver sur place, et comme beaucoup de parents, je n’y connaissais pas grand chose sur le sujet. J’avais juste en tête quelques notions : l’extrême gravité de cette maladie, le fait qu’elle touche davantage les enfants et sa caractéristique fulgurante ce qui, à titre personnel, me terrorise … En effet, chaque mère a ses propres angoisses, moi ce sont les décès fulgurants comme la mort subite du nourrisson ou donc les méningites. C’est donc en prenant sur moi et en rangeant provisoirement mes angoisses au fond d’un tiroir que je me suis rendue à cette réunion, pour m’informer, vous informer et essayer de comprendre.
Je n’ai pas la prétention d’être exhaustive dans mon propos, d’autant plus qu’il s’agit d’une maladie complexe et multiple. Mais dans ce billet, je souhaiterais seulement sensibiliser les parents sur les signes d’alerte et les amener à réfléchir sur cette maladie rare mais qui nécessite une action très rapide lorsqu’elle se présente.
La méningite en France
La méningite en France représente 1 cas sur 100 000 personnes. Autant dire que la maladie est rare. Cependant, il faut avoir en tête qu’il y a 10 fois plus de cas de méningite chez les nourrissons et dans certaines régions il y a 20 fois plus de cas. Il existe un pic de risque vers les 4 mois d’un bébé. On retrouve une période plus calme entre 6 et 15 ans, mais les cas de méningite redeviennent plus fréquents chez les adolescents.
Les méningites
Il existe plusieurs formes de méningites. Les méningites virales qui sont le plus souvent bénignes et les méningites bactériennes qui elles tuent. Les méningites bactériennes les plus fréquentes sont causées par une bactérie appelée méningocoque. Elle se transmet par voie respiratoire d’homme à homme. La période d’incubation est d’environ 8 jours. Heureusement, toutes les personnes porteuses de cette bactérie ne tombent pas malades. Il s’agit des porteurs sains. Cependant s’ils ne sont pas malades, ils peuvent tout de même transmettre la maladie, d’où l’impossibilité parfois de prévenir la contagion.
Prévention
Des facteurs de risque ont été mis en avant : le tabagisme, la promiscuité dans de petites surfaces comme les cités U, les dortoirs, les boîtes de nuit. Cependant, plus d’une fois sur deux on se rend compte qu’aucun des facteur de risque était présent avant la déclaration de la maladie.
Pour prévenir la maladie, actuellement, le moyen le plus sur reste la vaccination. Aujourd’hui, en France, les bébés sont vaccinés dès 2 mois contre les infections à pneumocoque (prévenar). Il existe également un vaccin contre la méningite C (20% des cas en France) recommandé entre 1 et 24 ans. Enfin un nouveau vaccin est désormais disponible contre les méningites B (80 % des cas de méningites à méningocoques chez le nourrisson).
Je me suis précipitée sur le carnet de santé de ma fille, et j’ai pu constater qu’elle avait bien évidemment reçu le premier vaccin et ses rappels mais également celui contre la méningite C. Quant aux méningites B, le vaccin étant récent, il convient d’en discuter avec son médecin. Il est recommandé dans les régions d’hyperendémie (la Seine-Maritime, la Somme, les Pyrénées Atlantique, la région PACA).
Il est également recommandé lors de l’arrivée d’un bébé dans une famille, de bien vérifier les vaccinations des aînés de la fratrie pour protéger le nourrisson les premiers mois.
Les signes d’alerte
Il faut être particulièrement vigilant concernant les signes d’alerte car la maladie est fulgurante. La période d’évolution est de 24h et peut donc conduire à un décès ou à de graves séquelles. Or les signes d’alerte ne sont pas toujours facilement détectables.
Ainsi, les symptômes sont une fièvre, une extrême fatigue, parfois des vomissements en jet, parfois des douleurs articulaires et des maux de tête. Chez certains sujets on retrouve une sensibilité à la lumière ou une raideur de la nuque, mais ce n’est pas systématique. Les points les plus importants étant la fièvre (qui baisse après la prise de paracétamol mais remonte très vite) et surtout une altération de l’état général. Le nourrisson ou l’enfant sont dans un état d’apathie anormal, dans un état d’extrême fatigue. On retrouve très souvent dans les témoignages des parents cette expression « ce n’était pas comme d’habitude ».
Il est difficile alors de distinguer une méningite d’une gastro, d’une grippe ou d’une infection urinaire. Mais en cas de doute ou si on sent que son enfant est dans un état plus inquiétant qu’habituellement, il ne faut pas hésiter à appeler son médecin ou le 15.
Il existe un symptôme associé qui ne laisse aucun doute et qu’il faut tout de suite prendre au sérieux : l’apparition du purpura. Il s’agit de tâches rouges sur la peau qui peuvent apparaître sur n’importe quelle partie du corps (plus souvent sur les jambes) et qui ne sont pas des boutons. La peau reste lisse, ainsi en pressant un verre contre la tâche, celle-ci ne disparaîtra pas. Ces tâches rouges vont évoluer pour devenir d’immenses tâches violacées. Il s’agit d’une urgence absolue et dès que l’on voit ces tâches il faut tout de suite appeler le 15. En effet, elles témoignent que l’infection s’est généralisée à tout le corps, et les soins doivent tout de suite être administrés.
Le traitement sera une prise d’antibiotique en urgence qui va sauver les patients dans 90% des cas.
Je trouve qu’il est difficile de distinguer les symptômes de la méningite de ceux d’une autre maladie plus bénigne. Cependant, en ayant en tête certaines caractéristiques de ces symptômes, on est alors davantage armés en tant que parents pour agir en conséquence. Combien de personnes ont entendu parler du purpura ? Trop peu, j’imagine !
Si vous souhaitez avoir davantage d’informations, n’hésitez pas à aller sur le site d’Ensemble contre la méningite et sur celui de l’association Petit Ange.
J’avoue que c’est bien une des maladies qui me fait le plus peur . Une amie a faillis perdre sa fille, de la méningite et depuis, j’ai encore plus peur de ça … merci pour ces infos que beaucoup, ne connaissent pas .
Oui, moi aussi ça me fait peur. Heureusement, cela reste rare ! Mais ce qui est arrivé à ton amie montre bien qu’il faut rester vigilant.
Mon fils a eu une suspicion de méningite à 4 ans. Là, à 10 ans, la pédiatre vient de se rendre compte qu’il n’est pas vacciné. Du coup, elle lui a prescrit.
Elle lui a prescrit le nouveau vaccin aussi ? Le B ? C’est tout de même plus rassurant, surtout après avoir vécu une suspicion, j’imagine.