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Sa confiance en elle

S’il y a un défaut dont je me passerais volontiers, c’est bien celui de manquer de confiance en moi. Je ne suis certes pas la seule à souffrir de cette caractéristique mais chez moi cela a pris ou prend parfois des proportions handicapantes. Le premier souci étant de ne pas être capable d’affronter  la vie sans me créer un ulcère ou presque. Aussi, j’ai toujours su que je ne voudrais pas transmettre ce travers de ma personnalité à mes enfants, qu’au contraire, il me faudrait les aider à cultiver leur confiance en eux. Mais comment transmettre ce qu’on n’a pas ?

Cette question je me la pose, tous les jours. J’y suis bien obligée puisque les enfants apprennent beaucoup par mimétisme. Alors, j’y pense quand j’articule mal en m’adressant aux gens, parce qu’inconsciemment j’ai presque envie qu’on ne m’entende pas, quand je mets une bonne heure à me décider à décrocher le téléphone parce que je déteste soutenir une conversation par ce biais, ou encore quand je dénigre ce que je viens de faire par peur de l’échec « non mais c’est nul de toute façon ».

Fort heureusement, les enfants n’apprennent pas QUE par mimétisme. Aussi depuis longtemps, je m’intéresse à toutes les possibilités pour permettre à un petit de grandir dans la confiance.

Tout d’abord, je sais que la première chose à faire est de travailler sur la communication. Choisir ses mots avec soin, se montrer bienveillant et ne jamais dénigrer un enfant pour ce qu’il est. Bref, réfléchir à la façon de leur parler. C’est une condition essentielle mais elle est parfois mise à mal par le quotidien. J’avoue que depuis l’entrée à l’école de Minicap, j’éprouve plus de difficultés à peser mes mots. Des « tu es pénible ! » m’ont échappé ou des « tu m’agaces ! » aussi. Bien évidemment, j’évite au maximum de le faire, mais nul n’est parfait.

L’autre biais par lequel travailler la confiance en soi est celui de l’autonomie et la responsabilisation. Cela passe par des petites choses : un marche pied dans la salle de bain et la cuisine, des couverts accessibles, un porte-manteau à portée de main … etc. On peut aussi travailler cela à travers des activités : faire la cuisine ensemble, faire les tâches ménagères ensemble. Enfin, responsabiliser l’enfant c’est lui faire réparer ses « bêtises », lui proposer de nettoyer, de ranger ses affaires, d’en prendre soin ou encore de surveiller la petite sœur ou d’aider pour s’en occuper.

J’imagine que par la suite, la confiance en soi peut passer par le fait de pratiquer une activité particulière qui met en valeur les qualités de l’enfant et par une appropriation des enjeux de l’école sur un mode serein. Mais en la matière, mes filles sont encore bien jeunes pour que je me penche sur la question en profondeur.

Biensur, tout ce que je dis là peut paraître théorique. Et ça l’est. Comme je l’ai écrit plus haut, il m’est difficile d’être toujours  bienveillante, comme il m’est aussi difficile à certains moments de laisser Minicap manipuler et faire seule. Mais il s’agit là de pistes qui peuvent aider et surtout d’un axe, d’une voie à suivre.

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En attendant, au milieu de nos routines quotidiennes,  je m’arrête parfois, j’observe Minicap et j’ai l’impression que ma grande est un concentré de confiance en elle à la maison. Elle est à l’aise avec nous, c’est le moins qu’on puisse dire. Elle sait ce qu’elle veut, sait faire énormément de choses seule et semble avoir soif de découvertes. Mais dès qu’elle se trouve à l’extérieur, et tout particulièrement à l’école, je la sens fébrile. Elle n’ose pas, elle a peur de rater, de mal faire. Ça la bloque dans ses apprentissages. Je le vois quand elle refuse d’écrire son prénom parce que, dit-elle, « je ne sais pas faire mon s », quand elle me montre un tracé, somme toute correct, et qu’elle me dit « elles ne sont pas bien mes lignes brisées », et quand elle compte en disant n’importe quoi alors qu’elle est tout à fait capable de dénombrer. Et tout ce manque de confiance en elle se voit maintenant physiquement quand prise d’une montée d’adrénaline, la puce se ronge les ongles. Je retrouve dans sa posture concentrée et apeurée de fauve aux aguets qui se taille les griffes, la mienne quand je me fais une montagne ou un ulcère d’un petit rien. Et ça me chagrine, je l’avoue. 

Dans ces moments-là, je me sens un peu démunie. Comment lui faire croire qu’assumer sa personnalité est ultra simple, quand moi-même j’ai eu bien du mal à le faire ? Pourtant, au milieu de tous ces doutes il y a bien une chose que j’ai envie de faire. J’ai envie de l’attraper par les épaules et de lui dire entre quatre yeux que la vie est trop courte pour passer son temps à se trouver nul, à douter de soi ou à penser sans arrêt à ce qu’on fait mal. Quelle perte de temps ! J ‘ai envie de lui dire qu’elle est belle, drôle, intelligente et sensible, qu’elle a une imagination débordante et magique, une vie intérieure immensément riche, qu’elle est certes une petite fille épuisante et fofolle mais c’est aussi pour ça qu’on l’aime autant. Alors, je veux lui dire de foncer, de faire fi de l’avis des autres et de se sentir bien dans ses baskets, peu importe le reste !

Mais au fond de moi, je sais que tout cela ne s’explique pas, tout cela doit se comprendre au fil de la vie. Alors en attendant, j’espère avoir assez de confiance en elle pour lui en donner à foison.
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7 réponses »

  1. Bein dis donc , je crois que tu t’angoisse un peu trop, tous ce que fait la petite à l’école ou à la maison est normal et de son âge, elle n’est pas si différente des autres et tu pourra vérifier si tu veux ! Dis lui souvent les mots doux que tu ‘a envie de dire et laisse faire les choses et n’oublie pas qu’il y a aussi un père qui éduque aussi, l’école qui va forgée un peu sa personnalité et ainsi de suite
    Be cool 🙂

    • Oh en réalité je ne m’en fais pas tant que ça. Et je sais que l’école et surtout le père sont acteurs de son éducation. Mais seulement je n’aime pas voir mes défauts ressortir en elle, surtout quand cela commence à jouer sur ses apprentissages. Je n’en fais pas une montagne au quotidien, seulement j’y pense !

      • Je suis certaine que tu lui donneras aussi un bon cœur plein d’amour, de partage et générosité, des qualités qui l’emportera vers une vie épanouie

  2. Soit simplement toi-même avec elle, personne ne peut être parfait 🙂 C’est aussi ça la confiance en soi… Se donner le droit à l’erreur. Sérieusement, c’est le meilleur conseil que ma belle-mère m’ait donner sur le sujet. Et ses cinq enfants sont unanimes pour dire qu’elle est une mère formidable. 😉

  3. Je me retrouve dans ton sentiment. Ma toute petite n’a que deux ans. C’est une enfant, je sais pas quel est le mot… « dans l’observation ». J’ignore si c’est de la méfiance ou simplement un besoin de juger de la situation avant de s’y impliquer mais elle ne se lancera jamais – ou presque – à coeur perdu dans la foule, dans un jeu, dans les bras d’un inconnu. Elle ne refuse pas d’y aller, elle ne se cache pas derrière nos jambes, elle observe juste sans bouger. J’ai l’impression qu’il a une forme de timidité. Je sais que la timidité et la confiance en soi sont deux choses différentes mais je me retrouve dans tes mots car moi (et son papa d’ailleurs) sommes des gens timides, qui ne vont pas facilement vers les autres. Et j’ai conscience que nous ne donnons pas le meilleur exemple alors j’essaye de passer au dessus de ma nature pour l’aider dans la sienne. Mais ce n’est vraiment pas facile…

    • Je pense qu’on ne peut pas aller à l’encontre de ce qu’on est. On transmet sans le vouloir le meilleur et le pire de soi. Mais finalement ce qui compte c’est peut-être d’en avoir conscience et de tenter des petites choses pour améliorer la situation.
      Ta puce a 2 ans, elle a encore bien le temps de changer (comme la mienne évidemment) !

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