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En parler …

Depuis vendredi soir, comme pour nous tous, mon cœur est en mille morceaux. Vendredi, j’ai veillé jusqu’au bout, jusqu’à la fin.  Lorsque j’ai lu ce nombre : au moins 100 victimes au Bataclan, les larmes ont coulé toutes seules, et depuis elles reviennent par intermittence. Après la stupeur vient la peine immense.

Je n’arrive pas à m’empêcher de lire les témoignages, les hommages aux victimes.  Toutes ces vies ordinaires arrachées : ces collègues, ces amis, ces enfants de, ces pères, ces mères qui ne sont plus et qui laissent un vide immense derrière eux. Je pense à tous leurs proches et tiens revoila les larmes.

Je pense à nous, au bonheur de notre famille, à l’amour qui nous unit et je suis reconnaissante. Au milieu de tout ce chagrin, chaque invective de mon bébé me ramène à la réalité du quotidien, chaque sourire innocent me ramène à la joie et chaque bras tendus me rappellent la tendresse. Heureusement qu’ils sont là ces petits, ils nous accrochent à la vie quand d’autres veulent nous tourner vers la mort.

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La vie reprend son cours : le quotidien, l’école, la garderie et le travail. S’assurer que tout le monde va bien et répondre aux questions. Puis, lundi soir apprendre que ces événements tragiques ont touché directement une élève de la classe de Minicap. On se dit qu’il va falloir en parler plus en détails à notre puce si petite …

Parler de ces événements tragiques aux enfants, beaucoup de parents sont partagés sur cette question. Nous avons fait le choix de poser des mots, dès samedi matin car notre émotion était trop grande, or de question de laisser Minicap se demander ce qui se passait sans lui expliquer. Je ne suis pas entrée dans les détails, j’ai parlé de méchants qui avaient attaqué d’autres personnes dans Paris, que nous étions tristes mais que la police était là pour nous protéger. Minicap a aussitôt voulu savoir si elle était en sécurité à la maison, je lui ai dit que oui, que c’était loin dans Paris et qu’elle ne risquait rien. Elle est allée jouer, rassurée. 

En revanche, lui parler du papa de sa camarade de classe a été plus compliqué pour nous. Nous n’étions pas préparés à cela. Nous avons tardé à le faire et finalement c’est à l’école, par le biais d’une autre élève que Minicap en a entendu parler … « Son papa, il est mort à la guerre. » Le soir venu, j’ai essayé de lui en parler, je lui ai dit qu’elle pouvait me poser des questions. Elle a réfléchi et s’est mise à me parler de sa grand-mère « mamie elle est venue en France car c’était la guerre chez elle ». Nous en avons discuté puis au détour de la conversation nous avons parlé du fait que sa mamie a perdu son papa toute petite. Elle s’est rassurée en disant que maintenant elle était avec son amoureux grand-père et qu’elle était tranquille. Alors évidemment, la discussion a dévié sur la mort, sur le papa laissant derrière lui ses enfants. Je crois que c’est la première fois que nous avons véritablement évoqué la mort en tant que telle avec Minicap. Jusqu’à maintenant, elle ne comprenait pas son aspect définitif. Elle ne le comprend surement pas tout à fait mais nous avons bien été obligé de lui dire que sa camarade de classe ne reverrait plus jamais son papa. Elle nous a demandé comment on devenait un adulte méchant. Je lui ai répondu, que je ne savais pas mais que c’était important que tous les parents s’occupent bien de leurs enfants pour qu’ils ne deviennent pas méchants, qu’il fallait faire attention aux autres et ne pas se faire de mal. Elle a affirmé qu’elle ne voulait pas être méchante quand elle serait grande. On l’a aussi rassurée sur le fait que son papa à elle allait bien … 

Les mots de ma petite puce de bientôt 5 ans m’ont touchée, je l’ai vue essayer de comprendre l’incompréhensible. Je me suis vue parler de guerre et de mort avec elle … Comme j’aurais aimé ne pas avoir à le faire. J’ai compris, néanmoins comme il était important de parler à nos petits car il s’en passe des choses dans leur tête. J’ai été surprise des liens et des associations d’idées qu’elle a pu faire, notre rôle est aussi d’y apporter un certain cadre.

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Maintenant il faut penser à la vie, petit à petit retrouver le sourire. Je lis tous ces tweets, ces dessins et caricatures qui me font sourire, voire rire. Le rire pour panser les blessures.

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