Comme en tout, quand il s’agit d’éducation, il y a la théorie, puis la pratique. En matière d’écrans, j’ai bien lu les règles habilement affichées dans la salle d’attente du pédiatre : pas d’écran avant 3 ans, pas de console avant 6 ans, pas d’internet avant 9 ans et pas de réseaux sociaux avant 12 ans.
Autour de moi, à part quelques parents extrêmes sur la question et qui ont réussi à totalement exclure les écrans de la vie de leur enfant, rares sont ceux qui respectent scrupuleusement les recommandations pédiatriques. Moi, la première !
Pendant longtemps, j’ai voulu lutter contre les écrans, c’est du moins l’idée que j’avais en tête. C’était sans compter sur le fait qu’en matière d’éducation, on est deux (voire plus …) à agir. Minicap a vu ses premières petites séquences pour enfant, sur youtube, vers 15 mois … avec son père. Il ne s’agissait alors que de quelques séquences de 2 minutes, c’était l’affaire d’un instant pour prendre une douche, se préparer le matin rapidement sans un bébé râleur dans les pattes. Evidemment, Minicap y a pris goût et avec le temps elle a réclamé d’en voir davantage. Je me souviens avoir connu une période un peu compliquée où nous avons eu à gérer quelques crises consécutives à l’arrêt de ces films. Puis tout s’est tassé avec le temps, nous avons trouvé un petit rythme.
Je me rappelle m’être sentie prise en étau entre les recommandations officielles et le quotidien. Notamment lorsque j’ai reçu à tester des tablettes pour enfant, lorsque je n’ai pas pu lutter contre les grands-parents qui dégainaient l’ipad avec une Minicap toute bébé, ou lorsque j’ai vu des parents emmener leurs enfants de moins de 3 ans, au cinéma. Finalement la puce a du voir son premier film au cinéma quelques mois avant ses 3 ans. J’ai hésité puis j’ai lâché prise.
Si je ne regrette pas tant nos quelques écarts, j’avoue avoir connu un épisode totalement abyssale où nous avons sombré dans le grand n’importe quoi : les premiers mois de ma deuxième grossesse. J’ai alors vécu les nausées de l’enfer, et j’étais quasi incapable de m’occuper de Minicap. Alors je l’avoue, j’ai beaucoup (trop) abusé de la télé comme baby-sitter. Au point qu’il a fallu une fois cette phase passée, remettre clairement les points sur les i. Car les écrans ont cette tendance vicieuse de rendre nos enfants un peu dingues. Plus Minicap regardait des dessins-animés, plus elle devenait irritable et l’arrêt de ces derniers engendraient de grands moments de crise, fatigants pour nous tous.
Aussi, à la fin de cette période, nous avons posé quelques règles simples que nous avons maintenues depuis. Pas de télé les jours d’école. Et les jours où elle est autorisée, le temps est biensur limité. Il y a aussi, évidemment un large contrôle sur le contenu. Nous ne laissons jamais les programmes de la télé. Minicap regarde nos dessins-animés en DVD ou des films à la demande qui sont de qualité (et oui je les regarde parfois avec elle pour me rendre compte du contenu …) Pendant, les vacances, on lâche un peu la pression mais le temps quotidien est toujours limité. Nous pourrions totalement supprimer les dessins-animés, ou presque, mais je l’avoue nous utilisons souvent ce moment pour souffler pendant la sieste de Petite R. Certes, je pourrais utiliser ce moment pour faire des activités avec Minicap et cela arrive bien évidemment, mais quand je suis épuisée ou que j’ai du travail par dessus la tête, alors oui je l’avoue je dégaine la télécommande.
En terme de console, je suis plutôt contente en revanche, car si Minicap en a une et l’a déjà utilisée, elle passe des semaines, voire des mois sans y toucher ! Nous la sortons surtout dans des cas particuliers comme pour voyager. Un petit rituel sympathique s’est par ailleurs installé, lorsque Minicap a visiblement envie de larver sur le canapé mais qu’elle n’a pas le droit à la télé. Elle me demande si elle peut écouter un peu de musique et elle installe seule le CD de son choix. Elle est alors capable d’écouter calmement la musique pendant de longues minutes. Je me dis que cela lui permet au moins de développer son imagination, et lui permet de se poser.
Du côté de Petite R. A 19 mois, elle ne regarde quasiment pas la télé. Cela lui arrive quand Minicap regarde un dessin-animé ou que nous regardons quelque chose rapidement. Mais elle ne s’attarde pas trop, et n’est pas une spectatrice très disciplinée. Il lui arrive en revanche de monter sur mes genoux quand je suis sur l’ordinateur ou que je regarde mon téléphone. Les écrans font partis de sa vie, mais de façon très distancée.
Au final, j’ai l’impression que nous avons trouvé une sorte d’équilibre, imparfait mais correct. Les livres font largement plus partis de la vie de nos filles que les écrans. Il suffit pour s’en assurer de voir comme Petite R brandit un livre toutes les deux minutes en signant « encore » avec ses mains. Minicap, quant à elle, si elle aime aller au cinéma ou regarder un dessin-animé, est aussi très ouverte sur toutes sortes d’activités, et manifeste un enthousiasme aussi fort pour les livres qu’elle adore. De mon côté, j’ai quelques regrets, je sais que pour Petite R, l’expérience fait que je me sentirai moins aspirée dans la spirale de cette facilité à portée de main. Et je suis finalement plutôt contente de notre équilibre, néanmoins perfectible.
Et chez vous, les écrans, c’est un peu ou beaucoup ?
C’est tout à fait comme chez toi! Il y a des phases selon la période, notre disponibilité et notre fatigue qui font que les écrans s’imposent plus ou moins! Dès que c’est plus, je culpabilise énormément et répète que « c’est n’importe quoi et qu’il faut reprendre un usage ponctuel! »
Difficile parfois de ne pas craquer. Chez nous, la règle du « pas de télé » les jours d’école marche bien. Je crois qu’il faut s’imposer des règles un peu basiques compréhensibles par les enfants !
Nous avons eu à peu près les mêmes expériences au même moment avec la télé. Mais je dois dire qu’à aucun moment j’ai eu l’impression que cela prenait trop de place car si ma fille aînée appréciait de regarder un disney dès 2 ans, elle pouvait très bien s’en passer, elle ne réclamait jamais la télé, et à 5 ans, ne la réclame toujours pas. Ce qu’elle aimait, et ce qu’elle aime toujours, c’est la regarder avec nous : un film de princesse dans les bras de maman, ou des tex avery avec papa à rigoler comme des baleines. Car même quand j’étais malade ou épuisée, elle ne l’a jamais regardé seule. Mais c’est aussi une histoire de personnalité. J’ai fait la bêtise de montrer Petit Ours Brun à ma fille de 20 mois, elle n’avait JAMAIS bloqué la télé auparavant et maintenant elle réclame en permanence (une droguée!!)… nous avons donc décidé de « couper » les écrans quelques temps histoire de la sevrer 🙂
en ce qui concerne les jeux vidéo, je suis absolument contre, je pense que c’est beaucoup plus addictif et néfaste que la télé et j’espère bien ne pas lâcher dessus. mais bon en matière d’éducation, il vaut mieux ne pas avoir trop de convictions ça évite de trop se décevoir !
La place prise par la télé chez nous est vraiment revenue à un état normal. Le seul moment où cela a totalement dérapé ce fut pendant ma grossesse, où je ne pouvais parfois plus bouger du canapé (sous peine de vomir …)
Par contre, je l’avoue on ne regarde pas toujours avec elle. On le fait parfois et c’est un vrai plaisir, mais d’autres fois c’est un peu un temps de pause pour tout le monde … peut-être que bientôt on ne le fera plus ! Comme tu dis on fait aussi avec la personnalité de nos enfants. Finalement notre petite deuxième, si parfois elle regarde deux minutes en passant ce que regarde sa sœur, elle n’est pas trop spectatrice et ne réclame jamais. C’est différent à chaque fois !
Je suis contre aussi les jeux vidéos. Heureusement les petits jeux éducatifs sur console ont juste un peu amusé notre grande, quelque temps. Maintenant elle ne l’utilise plus vraiment. Mais dans l’absolu, je trouve que pour le coup les jeux coupent du monde et enferment les enfants/ados dans une bulle un peu malsaine. Alors oui si on peut éviter ici on évitera !