Comme nombre de parents, nous le savons, comparer ses enfants c’est mal. Mais disons-le franchement, il est rare de pouvoir s’en empêcher. Sans avoir d’arrière pensées négatives, il nous arrive de penser aux étapes franchies et au rythme auxquelles elles l’ont été pour notre première et pour notre deuxième fille. Evidemment, nous évitons de le faire devant elles, mais entre nous, il nous arrive de tenir des conversations sur le sujet. Bien souvent les différences entre nos filles nous amusent, elles mettent en avant l’aspect totalement unique de leur personnalité, et ça a quelque chose de rassurant.
Fort de nos opinions sur l’évolution de chacune, il est un domaine où nous nous questionnons parfois concernant Petite R. Notre plus jeune puce est beaucoup plus dégourdie que sa grande sœur au même âge, mais, dans le même temps elle a aussi beaucoup plus de mal à s’exprimer. Je devrais me corriger car elle arrive tout à fait à se faire comprendre, mais elle le fait souvent sans mot, à l’aide de gestes (langue des signes notamment) et d’intonations.
Je crois que nous nous questionnons car nous avons eu avant elle une Minicap extrêmement bavarde et en avance dans le domaine du langage. Nous ne nous inquiétons pas outre mesure car je suis toujours partisane de laisser aux petits le temps de grandir sans les presser. De plus, depuis décembre, nous discernons de plus en plus de mots dans le langage de notre bébé. Petite R dit papa, maman, Tata (pour Minicap), mais également bavoi (bavoir), chienchien, sassa (chat), à bwaaa (à boire), babo (bravo). Alors oui, elle zozotte, a un bon cheveu sur la langue et oublie beaucoup de sons mais nous la comprenons. Mais tout de même, on s’interroge. Pourquoi Petite R met plus de temps que sa sœur à être à l’aise avec les mots ? Nous n’avons pas l’impression de lui parler moins qu’à Minicap. Certes, nous lui avons lu un peu moins de livres et imagiers à des instants privilégié. Mais aujourd’hui, la puce prend souvent les devants et nous réclame de plus en plus d’histoires. La question demeure donc, pourquoi ces différences ? On aura beau s’interroger, une grande part de ce mystère nous échappera toujours et relève peut-être d’une simple différence de caractère.
Heureusement, Petite R progresse au fil des mois alors on se dit que c’est sur la bonne voie. En attendant, nous rions assez souvent de ses façons de faire pour pallier ses petits oublis. J’adore quand elle appelle tous les oiseaux cococo, car elle a associé tout ce qui avait un bec avec le bruit du canard (oui cococo c’est une traduction à la Petite R de coin coin coin). Elle essaye, nous répond, hoche de la tête. Et surtout et cela me surprend toujours, Petite R comprend tout ce qu’on lui dit, de la phrase la plus anodine à la un peu plus complexe. Nous employons parfois un vocabulaire que j’estime peu simple et elle semble comprendre. Quand je lui demande de chercher quelque chose dans sa chambre ou dans le salon, elle ne se trompe jamais. Quand je lui pose des questions, elle répond à sa façon et à bon escient.
Peut-être emmagasine t-elle un maximum d’informations avant de passer à cette fameuse phase de l’explosion du langage dans quelques mois. Je l’espère car en attendant, il n’est pas simple de vivre avec un petit qui veut exister et se faire comprendre mais qui n’y arrive pas toujours assez bien. Cris et énervements de la puce font aussi partie de notre quotidien. Je le sais bien, tous les petits passent par cette phase mais il faut bien l’avouer, parfois c’est dur ! Car elle en a des choses à dire la puce, des choses à exprimer, à développer, à demander ! Je la sens frustrée et lorsque nous mettons du temps à comprendre, Petite R s’énerve et il est alors difficile de calmer le jeu. Combien de fois l’entendons-nous hurler par jour ? Je ne saurais le dire. Alors nous prenons notre mal en patience et vivement les mots !
Comme je te comprends. Notre fille aînée était très éveillée, très intéressée par un tas de choses très tôt, capable de tenir facilement 45 minutes/1h de lecture sans bouger à 1 an/18 mois mais pas un mot. Elle se faisait comprendre, on voyait qu’elle comprenait tout même l’humour le plus fin… c’était assez bizarre. Mais pas un mot ne sortait de sa bouche en dehors de papa/maman/doudou/coco (papi)/nana (mamie). C’était extrêmement frustrant. Elle est rentrée à l’école quasi incompréhensible, nous étions inquiets et en avons discuté avec la maîtresse qui nous a dit qu’il était inutile de nous prendre la tête avant la moyenne section. Et effectivement en MS, nous avons eu droit à une explosion du langage. Aujourd’hui en GS, elle fait partie des enfants les plus studieux de sa classe et elle parle très bien et BEAUCOUP. Sa petite sœur qui a 21 mois semble suivre exactement le même chemin, c’est toujours aussi frustrant mais on sait qu’un jour on n’en pourra plus de l’entendre 🙂
C’est toujours si facile de s’inquiéter ou d’être dérouté par les évolutions plus ou moins rapides de nos enfants ! Mais finalement, il faut apprendre à leur laisser le temps.