Si le bonheur est une notion totalement abstraite et parfois dénuée de sens, il y en a une qui me parle bien plus : la notion d’équilibre. L’équilibre entre son épanouissement au travail, son couple, sa vie de famille, ses passions, ses envies, les projets petits et grands. L’équilibre entre les frustrations et les accomplissements est aussi à trouver. Si le bonheur est un idéal, l’équilibre est ce qui s’en approcherait le plus.
Je n’en ai pas forcément parlé en détails par ici, mais après la naissance de Petite R, nous avons eu du mal à trouver un équilibre ou plutôt à retrouver un équilibre parfait. Cela ne m’a pas alarmée plus que ça, après tout après la naissance de Minicap aussi ce fut difficile. Je me rappelle de la sage-femme de l’époque qui m’avait dit qu’on mettait 3 ans à se remettre d’une naissance. A l’époque je trouvais cette durée un poil exagérée. Maintenant je comprends. Evidemment on retrouve une forme d’équilibre avant ces trois années révolues, mais il est beaucoup plus difficile à maintenir. Notamment parce que le dernier arrivé au sein de la famille change et évolue sans arrêt et que toute la famille autour de lui doit naviguer au grès de ces changements. Il y a quelques semaines, j’avais en tête un billet qui me mettait en joie. Je voulais vous raconter comment j’avais triomphé de mes appréhensions en faisant des vraies grandes sorties juste à trois : Minicap, Petite R et moi. J’avais l’impression que tout un monde d’activités et promenades s’offraient à nous ! J’avais l’impression que l’équilibre était retrouvé car Petite R avait grandi. Puis il s’est écoulé quelques semaines difficiles : Petite R qui pique des colères monstrueuses, et surtout Petite R qui se réveille la nuit, plusieurs fois d’affilée. Et l’équilibre ténu qui maintenait tout en place s’est effiloché. Finalement c’est peut-être ça la vie de famille : un équilibre constant à trouver, une quête infinie pour le bien-être de tous, un exercice de jonglage qui échoue au moindre moment d’inattention.
Il était un peu question de ce sujet, mercredi dernier, lorsque j’ai rejoint un événement organisé par la marque Kinder, avec ma Minicap sous le bras. Pendant que les enfants s’amusaient comme des petits fous, nous avons eu droit à un exposé des résultats d’une enquête sur le lien parent/enfant, axée sur le temps passé ensemble. Une étude menée sur un panel de parents et enfants interrogés chacun de leur côté. Il en ressort que pour 9 parents sur 10 leur rôle de parent est absolument essentiel. 96 % d’entres eux déclarent que les instants qu’ils préfèrent sont ceux passés en famille. Cependant la question du temps, de la gestion de celui-ci semble essentielle. 60 % des parents se sentent dépassés, 1/2 se déclarent stressés. Les parents n’ont jamais été autant investis dans leur rôle, en parallèle la société dans laquelle nous vivons nous oblige à faire avec le manque de temps et des obligations professionnelles de plus en plus stressantes. Les parents alors culpabilisent. Le manque de patience est ce qui les fait le plus culpabiliser. Et je fais partie des 54% des parents concernés ! Mon dieu comme je culpabilise quand je presse les filles le matin, même en nous levant tôt, même en nous organisant il arrive presque toujours un moment où je presse … Un autre point dans lequel je me reconnais : le fait que 36% des parents s’en veulent de faire autre chose quand ils passent du temps avec leur enfant. Ce n’est pas tant que je m’en veuille, mais plutôt que je trouve cela peu épanouissant pour nos relations. Barbe de 4 jours me dit souvent pour me rassurer que nous sommes des parents très présents et c’est vrai. Entre son statut freelance et mon temps partiel, nous sommes même presque excessivement présents. Mais je lui ai toujours dit et je continue de le penser, que s’occuper d’un enfant ce n’est pas juste être présent physiquement. Comme nous l’a expliqué Daniel Marcelli, pédopsychiatre « Ce qui est important dans la relation parents/enfants, ce n’est pas l’aspect quantitatif du temps, c’est l’aspect qualitatif, la disponibilité de l’autre. » Et qu’il est dur d’être présent et attentif, quand on a un mail pour le travail à envoyer, quand on doit terminer de ranger, quand on a en tête mille et une petites choses du quotidien, du travail …
Pourtant, malgré toutes ces difficultés à jongler avec les impératifs du quotidien, il semble que les relations parents/enfants soient positives. 81% des enfants interrogés estiment que leurs parents sont forts pour leur apprendre des choses, 75% pour répondre à leurs questions, 71 % affirment qu’ils savent les consoler lorsqu’ils ont des chagrins. Et parmi les activités partagées, rire et s’amuser et discuter sont les plus souvent cités. Mais il y a aussi les câlins, se promener ou faire du sport ensemble.
Ce qui m’a le plus marquée en écoutant ces résultats, c’est à quel point nous sommes finalement tous proches. Nos préoccupations sont très certainement liées à notre génération, comme le souligne Daniel Marcelli, nous prenons tous beaucoup à cœur notre rôle, nous essayons de jongler avec le temps et nous vivons avec cette culpabilité de ne pas toujours y arriver. Nous essayons tous de mieux parler à nos enfants et de passer du temps de qualité avec eux. Encore faut-il être capable de décrocher du reste et de pouvoir nous consacrer à nos petits, pleinement. Le tout s’en se perdre soi-même. Réussir à travailler, à avoir des loisirs, à gérer notre maison sans que le reste en pâtisse, c’est un véritable challenge qui nous attend tous.
Personnellement, cela fait partie de mes résolutions constantes : réussir à être pleinement là pour mes enfants. Parfois, je n’y arrive pas du tout, parfois j’y arrive juste assez pour me dire que ça va et parfois je suis une super maman. Comme tout est subjectif, je ne sais pas du tout si mes filles partagent mon opinion mais tant que l’on discute à foison, que nous partageons des moments privilégiés au quotidien : comme la sacro-sainte lecture du soir, les devoirs faits entre encouragements et remises à l’ordre mais toujours avec le sourire … Oui, tant qu’il y a des moments de joie, des moments du quotidien tendres, c’est qu’on ne sera pas si éloignés de cet idéal d’équilibre parfait.
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