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La patience

Si une bonne fée se penchait sur chaque parent en devenir, je crois bien que la première qualité qu’il lui serait judicieux d’attribuer serait la patience. Quelque soit nos envies éducatives, notre bonne volonté et tout notre amour, je crois bien que sans une bonne dose de patience, chaque parent bute assez rapidement devant nombre de difficultés.

La patience, ce trésor précieux est pourtant fluctuant et tout relatif. J’ai déjà été surprise d’entendre quelqu’un me dire que j’étais incroyablement patiente à un instant où j’avais plutôt l’impression de m’exaspérer dans le vide et je suis sure que je pourrais trouver une personne qui me trouverait impatiente et vite énervée avec mes enfants. C’est une sensation relative. En la matière, ce qui compte c’est certainement la façon dont on vit les choses.

Personnellement et avec un peu de recul, j’ai l’impression d’avoir été un puits sans fond de patience pour Minicap, lorsqu’elle était toute petite. Je crois bien que je me suis même quelque peu épuisée à faire preuve d’une patience sans faille. Je n’élevais que très peu la voix et je m’énervais vraiment rarement. Puis est arrivée ma deuxième grossesse. Ma patience s’en est retrouvée vite ébranlée, la fatigue aidant. Aujourd’hui, avec deux enfants dont un spécimen de 2 ans (presque 3) faisant preuve d’un certain entêtement … ma patience, au quotidien, s’amenuise.

Parfois, je m’en inquiète. Ces derniers temps, cela ne vous aura peut-être pas échappé, mais on entend beaucoup parler d’éducation bienveillante. A l’instar de La mite orange dont j’ai beaucoup apprécié le billet, loin de vouloir culpabiliser ceux qui n’adhèrent pas à ce principe, l’idée de communication et d’éducation bienveillantes reste pour moi quelque chose d’extrêmement bénéfique tant pour les enfants que pour les parents. Ce souci de ce que ressent l’enfant, la prise en compte de son mode de fonctionnement tant physique que psychique me semblent primordiales. Pourtant, je dois bien avouer que si j’ai toujours en tête les préceptes de cette éducation, il m’est souvent difficile de tenir le cap. Si je n’ai jamais levé la main sur mes enfants, il m’arrive régulièrement de ne pas très bien leur parler, de perdre patience et de m’énerver. Les livres sur le sujet proposent souvent des situations concrètes pour donner des solutions mais ce dont ils parlent rarement, voire jamais, c’est de savoir quoi faire quand l’enfant refuse toujours ou quand la crise dure plus de 20 minutes … etc. Que faire des crises irrationnelles, des chamailleries sans fin, des hurlements incessants consécutifs à une contrariété gravissime tel que l’ouverture d’une mandarine au mauvais moment ou le retrait du bonnet de la principale intéressée ? Qu’est-ce que l’on fait avec tout ça quand cela se produit pour la 4 ème fois de la journée, qu’on a les nerfs à bout ?

Je continue de penser que 80 % du temps, les situations de crise peuvent être évitées par une organisation au carré. A titre d’exemple, depuis 2 mois, je me lève 15 minutes plus tôt les jours où j’emmène Minicap à l’école, accompagnée de sa sœur. Et tout se passe beaucoup mieux. Je me prépare avant le réveil des filles puis j’ai tout ritualisé : réveil, petit-déjeuner, habillage et ensuite 10 minutes de jeux. Je mets le minuteur et quand c’est l’heure, c’est l’heure. Petite R a enfin compris (cela a pris des mois et croyez-moi j’en ai même pleuré certains matins) qu’elle devait monter dans la poussette pour le départ à l’école (nous avons beaucoup de marche pour y accéder) et ça roule, si je puis dire. Au delà de l’organisation, il y a aussi ces instants où à force de réflexion on finit pas comprendre le vrai problème. Ainsi, il y a quelques jours, j’ai réussi à faire passer les filles de prototypes de Mr Hyde à des Dr Jeckyll dociles, simplement en jouant avec elles, un long moment … elles avaient juste besoin d’attention. 

Mais que de patience cela demande, justement, au quotidien ! Et pour faire preuve de toute cette patience, il ne suffit pas d’aimer ses enfants, je pense qu’il faut avant tout être dans un état d’esprit de disponibilité. Or, je doute que nous le soyons tous, tout le temps. Personnellement, j’ai atteint des sommets de manque de patience, durant les dernières vacances scolaires. Je crois que cela est en grande partie dû au fait que j’avais à ce moment là envie de ne RIEN faire. J’avais besoin de vacances, de vraies, où je ne me serais occupée de personne d’autre que de moi. Evidemment, cela n’arrive quasiment jamais dans une vie parentale mais à ce moment-là j’avais besoin de cela. Pour la première fois dans ma vie de maman, j’aurais apprécié de laisser les filles partir une petite semaine au vert. Seulement, lorsque les vacances sont arrivées, avec ses journées de 24 h qui se succèdent, il a bien fallu que je mette mes envies de côté. Dur, dur alors de faire preuve d’une patience sans faille, à l’égard des filles. Plus nous traînions à la maison ou dans le parc, plus les filles trépignaient, et plus je m’impatientais. Un véritable cercle vicieux qui n’a finalement fait de bien à personne.

Depuis la rentrée, je me suis mis en tête de faire de nouveau un peu plus attention à ce que je transmets à mes filles. Je ne suis toujours pas la patience incarnée mais j’ai retrouvé au fond de moi, ce sentiment de bienveillance à leur égard qui m’avait momentanément quitté durant ces vacances. Je crois surtout que cette patience si précieuse trouve son fondement dans un principe tout simple : prendre soin de soi pour être disponible. Avec en tout premier lieu ce précepte primordial : DORMIR ! Evidemment quand cela est possible … Des trésors de patience se nichent tout au fond de notre sommeil paradoxal, pour peu qu’il se répète plusieurs fois par nuit. Il y a aussi l’importance d’apprendre à prendre du recul. Du recul quand les enfants jouent avec nos nerfs et du recul par rapport au reste. Parfois il faut savoir se dire que ce n’est pas peut-être pas si grave si on n’a pas terminé tel ou tel travail. Remettre à plus tard, remettre au soir quand elles sont couchées, c’est mon leitmotiv de ma vie de maman. Savoir demander un relais au conjoint et savoir dire stop aux enfants, quand on n’en peut plus (même si eux de leur côté ont du mal à l’entendre) cela peut aider.

Je me persuade que le principal est de faire de son mieux, mais il faut bien se l’avouer, qu’il est à la fois doux et dur d’être parent ! 

filles
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