Parmi mes résolutions de janvier, il y avait en bonne place : lire des romans. Pour le coup, on peut dire que le pari est réussi, tout particulièrement depuis le début de l’été où j’ai eu le temps de lire et d’en éprouver un réel plaisir.
Si j’ai toujours aimé lire (coucou la folle qui a lu l’intégral des sœurs Brontë), je dois avouer honteusement que depuis la naissance de Minicap je n’avais pas lu un seul roman. Ce qui ne signifie pas que je n’ai rien lu. En effet, en 6 ans j’ai eu le temps de lire des livres de pédagogie, des livres sur la communication non violente, sur la meilleure façon d’élever son enfant, et sur les fratries, mais pas un seul roman. Aussi, cette année, j’ai décidé de changer cet état de fait. Et pour le faire, j’ai opté pour plusieurs biais de lecture : du roman papier classique, à l’application kindle sur mon portable. Curieusement cette dernière façon m’a permis de remettre le pied à l’étrier. J’ai trouvé facile de dégainer mon portable, dès que j’avais 5 minutes, de ne pas me trimbaler un gros livre dans mon sac et de pouvoir lire même dans le noir. J’ai d’abord choisi deux livres dont j’avais vu la version en film auparavant, pour être sure de ne pas être déçue par l’intrigue. Chemin faisant, j’ai réappris à traîner en librairie pour prendre le le temps de dénicher le livre qui me plairait et pour l’instant je n’ai pas été déçue même si mon engouement n’a pas toujours été égal. Voici donc mes livres de cet été.
- Les grands-mères de Dora Lessing.
Je ne connaissais pas du tout cette auteur qui a pourtant remporté le prix nobel de littérature en 2007. Je me suis intéressée à Les grands-mères qui est davantage une nouvelle qu’un roman, en raison du film Perfect mothers avec Naomi Watts et Robin Wright dont il est adapté.
Les grands-mères est une nouvelle sur les non dits, tabous et interdits. Au centre de l’histoire : un quatuor composé de deux meilleures amies et de leurs deux fils. Ces personnages exceptionnellement beaux et liés les uns aux autres offrent un portrait de famille atypique et scandaleux.
J’ai aimé cette histoire, écrite en toute subtilité, même si s’agissant d’une nouvelle, rien n’est creusé en profondeur. J’ai toutefois pu remarquer après coup que le film transpose parfaitement l’atmosphère du récit écrit.
- Brooklyn de Colm Tóbín
Mon intérêt pour ce livre a également été mu par une volonté de retrouver l’atmosphère que j’avais particulièrement appréciée dans le film tiré du livre.
Dans Brooklyn, le lecteur suit le parcours initiatique d’ Eillis Lacey, une toute jeune femme irlandaise qui va devoir quitter sa contrée natale pour s’installer dans le New-York des années 50.
Ce livre est un beau récit sur le déracinement, le passage à l’âge adulte et sur la nécessité de faire des choix. Cela met en lumière le fait que chacun de ces choix obligent à fermer des portes sur de nouvelles possibilités, au fur et à mesure que l’on avance. Le livre est un peu plus honnête sur les sentiments d’Eillis, que le film qui est davantage fleur bleue. Certains reprochent le manque de charisme du personnage de la jeune irlandaise qui se laisse porter par les événements, d’autres mettent en avant que justement c’était cela la condition féminine dans les années 50. Et en effet, un des avantages de l’écriture de Colm Tóbín c’est d’être au plus proche de la réalité des sentiments.
- Nora Webster de Colm Tóbín
J’ai été touchée par la qualité d’écriture de Brooklyn, aussi j’ai voulu lire un autre livre de cet auteur.
Colm Tóbín a mis 10 ans à écrire Nora Webster. Et pour cause, il y décrit sa mère sous les traits de Nora Webster. Dans l’Irlande en mutation des années 60, cette mère de 4 enfants doit réapprendre à vivre après le décès de son mari.
Qu’on se le dise, le récit est lent. Il ne se passe pas grand chose, mais c’est justement dans tous les micro changements de la vie quotidienne, et dans les sentiments de Nora Webster que résident l’intérêt du livre. La vie y est dépeinte sans maquillage et sans contrefaçon. Et si le cœur des lecteurs ne joue pas aux montagnes russes, à chaque coin de page, on ne peut nier la finesse et la sensibilité du récit.
- Adolphe a disparu d’Eric Metzger
Dans un style totalement différent, j’ai lu Adolphe a disparu. Pour ceux qui l’ignorent son auteur est un des clowns de l’émission Quotidien, avec Yann Barthès. Ma curiosité fut piquée et j’ai eu envie de voir ce qu’ Eric Metzger avait pu écrire.
Adolphe a disparu est le parcours d’un trentenaire qui vient de se faire larguer, et qui accompagne sa maman, à travers les bois de Boulogne. Ils sont tous deux à la recherche d’un chat, prénommé, je vous le donne en mille : Adolphe.
Plus qu’une balade atypique, le récit assez court pour un roman est un voyage initiatique à travers deux promenades où les sentiments du passé refont surface pour mieux comprendre ceux du présent. L’histoire est drôle et décalée, le livre agréable à lire. Ce n’est pas un grand roman épique, mais cela se laisse lire aisément.
- Un goût de cannelle et d’espoir de Sarah Mc Coy
Entre la ville allemande de Garmish en 1944, et El Paso en 2007, c’est le récit de destins croisés. Les personnages gravitent autour de deux boulangeries allemandes tenues dans les deux cas par un des personnages principaux : Elsie Schmidt. Le livre amène à s’interroger sur le rapport à l’autorité, la tolérance, le courage et surtout la prise de risque. Que cela soit dans des cas extrêmes comme au cœur de l’allemagne nazie, ou dans les cas plus intimes de la relation aux autres.
J’ai lu ce livre en 3 jours. Le dernier jour, je n’ai pas réussi à décrocher de ses pages. J’ai mis un peu de temps à véritablement m’attacher aux personnages. Mais l’auteur a su tenir ses lecteurs en haleine, notamment avec un récit passant de 1944 à 2007 alternativement, à chaque chapitre. L’intrigue se déroulant en 1944 est dure mais palpitante. Celle de 2007 ne m’a intéressée que par l’écho qu’elle pouvait renvoyer à celle de 1944. Enfin, j’ai adoré l’atmosphère de la boulangerie et la lecture de ce livre m’a constamment donné envie de dévorer des pâtisseries …
- Miss Cyclone de Laurence Peyrin
Bon, autant vous le dire toute de suite, j’ai adoré ce livre. Je l’ai littéralement dévoré, le lisant en une journée.
Miss Cyclone est un récit en 4 tableaux. L’intrigue se déroule à Coney Island, près de la fête foraine. Les personnages principaux sont 4 jeunes gens que l’on découvre dans le premier tableau, à l’âge de 16 ans. Le livre parle des rêves de jeunesse, de la vie, de ses aléas qui nous enchaînent parfois et nous empêchent de faire les bons choix, malgré nous. C’est aussi une très belle histoire d’amitié et d’amours avec un S car il en existe de toutes sortes dans cette histoire.
Evidemment, je le recommande chaudement.
- Hanna de Laurence Peyrin
Dernier livre lu, Hanna est du même auteur que Miss Cyclone. Cependant, je n’ai pas du tout suivi la chronologie de l’ouvrage puisqu’Hanna fait suite au premier roman de Laurence Peyrin : La drôle de vie de Zelda Zonk. Même si lire Hanna sans avoir lu La drôle de vie de Zelda Zonk est tout à fait possible, je ne sais pas si je pourrais me plonger dans la lecture de ce dernier après avoir lu la suite. Vous me suivez ?
Hanna poursuit donc le récit commencé dans La drôle de vie de Zelda Zonk, autour du personnage d’Hanna. Celle-ci vit désormais à New-York où elle tente de se créer une nouvelle vie, tout en portant un lourd secret. Je ne vous en dis pas plus.
Comme pour son prédécesseur, j’ai dévoré ce roman. J’y ai retrouvé la qualité d’écriture de Miss Cyclone. Comme dans ce dernier, j’ai pu facilement m’attacher aux personnages et si l’intrigue ne laisse pas beaucoup de doute quant à l’issue, on a envie de suivre l’irlandaise Hanna.
Voila donc pour mes lectures de l’été. Je ne suis pas sure de pouvoir lire autant, après la rentrée, mais je compte bien continuer sur ma lancée et vous reparler de mes découvertes !
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