Depuis quelques semaines, Minicap traverse une période que je nommerais la phase du « j’veux grandir mais pas trop ».  La belle tergiverse et circule entre indépendance et retour en arrière, aussi vite que son ombre.

Concrètement, cela se manifeste par la volonté de tout faire seule, par celle de faire de belles phrases bien construites pour donner son avis sur tout, avant de déballer ses bacs à jouets de bébé pour retrouver avec délectations hochets, boite à musique et autres instruments régressifs. Au moment de la lecture, nous passons aisément de l’imagier « Je me couche » où l’on se retrouve à citer la gigoteuse devenue totalement hors d’actualité, au « Loup Gouloup et la lune », récit au combien épique d’un loup gourmand, qui lui ne porte plus de gigoteuse depuis fort longtemps. On entend de façon quasi concomitante des « Laisse-moi ! » et des « Maman, veux réter avec toi ! »

Enfin nous avons la joie immense de voir tout ce schéma résumé par la question de la propreté. En effet, Minicap fait la grève du pot ce qui ne me stresse absolument pas à 3 semaines de la rentrée, vous pensez bien ! Alors, il serait trop simple de dire qu’elle n’est tout simplement pas prête ou qu’elle ne comprend pas encore les mécanismes liés à la propreté. Non, non, non, les choses sont bien évidemment plus complexes. Minicap était propre à la halte-garderie. Pendant tout le mois de juillet, je l’y ai déposée, en culotte et il y a eu 0 accident. A tel point que lorsque je demandais, non sans une pointe d’appréhension, aux éducatrices si tout s’était bien passé pour la propreté, elles me répondaient toujours avec étonnement « Mais oui ! C’est une grande ! » Ok, ok donc de deux choses l’une soit Minicap  comprend vraiment trop bien la différence entre collectivité et maison, soit elle est à moitié prête à passer à l’étape supérieure. Toujours est-il qu’à la maison, le pot c’est une fois sur 3, voire sur 4. Nous sommes arrivés à un point de saturation, cette semaine, lorsque Minicap a fait pipi sur notre lit, alors que je venais de lui proposer d’aller sur le pot. La chose est simple, la belle sait se retenir mais elle refuse d’aller sur le pot lorsque nous le lui proposons. J’ai eu beau lui dire que l’on continuerait de s’occuper d’elle, même si elle allait sur le pot, qu’elle était grande maintenant mais que ça ne voulait pas dire qu’on ne serait plus là pour elle … rien n’y fait. Nous avons donc décidés, avec barbe de 4 jours, de faire un break de deux semaines. Nous avons remis des couches d’apprentissage (les pull-ups de Huggies que je trouve très bien, soit dit en passant). Cela n’empêchant pas la puce d’aller sur le pot de temps à autres, dans la journée. Certes, l’échéance approche, mais nous préférons tenter le tout pour le tout et de baisser la pression sur le sujet. Tous les matins je propose la culotte, pour l’instant, j’essuie des refus et j’ai bien conscience qu’à la fin de la semaine prochaine, il faudra bien y revenir malgré tout, histoire de se préparer à la rentrée. Mais nous avons comme dans l’idée que Minicap ne sera propre que contrainte et forcée par la collectivité.

J’avoue que je me sens vaguement énervée par le fait de devoir presser ma fille. Mon petit-cousin qui a 6 mois de plus que Minicap n’est devenu propre qu’un mois avant son troisième anniversaire … finalement, Minicap est bien petite pour s’y mettre, j’aurais tant aimé pouvoir la laisser aller à son rythme, comme j’aime le faire pour tous les sujets. Elle ne s’est mise à marcher qu’à 16 mois, c’est arrivé d’un seul coup, sans prévenir. J’imagine que pour la propreté complète, il en sera de même cependant l’échéance de l’école empêche d’être totalement serein.

Bref, en ce moment c’est vraiment l’étape de l’entre deux. Minicap me fait penser à un petit oisillon au bord de la falaise qui avance, d’un pas hésitant pour s’envoler, et qui recule parfois pour puiser de la force dans ce qui la rassure. Elle s’accroche aux pattes de sa maman mais regarde malgré tout devant elle. J’ai lu que cette phase était courante entre 2 ans et demi et 3 ans … 

L’autre jour, Minicap m’a dit qu’elle avait peur de l’école et qu’elle voulait que je reste avec elle. Je lui ai expliqué du mieux que je pouvais que c’était normal d’avoir peur, que ce serait peut-être un peu dur au début mais qu’elle allait y arriver et que ce serait chouette après. J’imagine que tant qu’elle n’aura pas vécu sa rentrée, tout cela sera vaguement effrayant et obscur pour elle. Plus que 3 semaines, avant de se faire une idée !