Le sommeil, vaste sujet. Il s’agit, selon moi de ce qui est le plus compliqué à gérer les premières années. Catalyseur d’énormément d’enjeux qu’on ne soupçonne pas, le sommeil c’est la séparation, la peur de la mort aussi quelque part. Petite, je me rappelle que j’avais peur de mourir dans mon sommeil et je ne supportais pas qu’on me dise au revoir au moment du coucher, il fallait me dire « bonne nuit » et surtout « à demain ». Devenue maman, je l’avoue, je me suis montrée totalement angoissée par la mort subite du nourrisson et donc par le sommeil de mon bébé. Evidemment, cela n’a pas aidé Minicap a être sereine la nuit !
Le sommeil de Minicap fut un long cheminement, semé d’embûches, un long parcours bordé de différentes étapes. Je vous en ai déjà parlé, mais laissez-moi vous refaire un petit résumé. Entre 6 semaines et 5 mois, la belle a fait ses nuits sans encombres, puis passé 5 mois, elle ne les a plus jamais faites. Nous avons eu des nuits plus ou moins difficiles, avec des périodes de répit mais toujours est-il qu’entre 5 et 34 mois, Minicap nous aura gratifié d’au moins un réveil par nuit, toutes les nuits.
Quant à l’endormissement ? Vers les 7-8 mois de Minicap, j’ai commencé à ritualiser ses couchers. Avec des petites histoires, et avec le merveilleux livre doudou Bonsoir petit lapin. Je le faisais avec la lumière tamisée et cela fonctionnait plutôt bien. L’erreur que j’ai peut-être commise à l’époque a été de me coucher près de Minicap pendant que je faisais la lecture. Par ailleurs, à l’époque, faute de place nous dormions tous dans la même chambre (jusqu’aux 19 mois de Minicap) et cela n’a pas du l’aider à se séparer et à s’endormir seule. Nous avons connu des hauts et des bas, mais les endormissements ont toujours été plutôt longs. Ils sont même devenus complètement chaotiques vers les 2 ans de Minicap et j’avoue que nous avons craqué un milliard de fois, en la faisant dormir avec nous. Mais au bout d’un moment …
Nous avons toujours refusé de laisser pleurer Minicap (même si on a testé une fois ou deux, mais plus par craquage que par motivation) ou de la punir. On a préféré ne pas punir notre enfant angoissé, même si nous avons toujours eu conscience qu’il y avait aussi une part de manipulation affective dans ses refus et réveils. Mais c’est bien le terme « une part » qui nous a toujours freiné. Dans notre esprit à barbe de 4 jours et à moi, il s’est toujours agi tout d’abord d’angoisses, que nous lui avions en plus certainement transmises quand Minicap était bébé. Bref, nous avons donc fait un choix (personnel et sans jugement pour les autres, je précise !), celui de l’évitement du rapport de force et il faut bien avouer du lâcher prise (coucher parfois plus tardif, endormissement dans notre lit). Ce qui n’a pas exclu quelques soirées de gros craquages, de pleurs et même de cris … je vous rassure !
Toujours est-il, que ce chaos a pris fin d’un seul coup. Enfin je dis d’un seul coup, mais en réalité la chose fut quelque peu progressive. Tout d’abord, au mois de novembre dernier, Minicap se réveillait encore au moins une fois par nuit. Epuisée par mes nausées et par ma grossesse, j’ai un soir littéralement craqué en expliquant, en larmes à Minicap que ce n’était vraiment plus possible, qu’il fallait qu’elle dorme et que j’étais beaucoup trop épuisée. Ce n’était pas la première fois, que nous en arrivions là toutes les deux, mais cette fois-ci, elle semble avoir compris ou avoir été marquée car depuis Minicap ne s’est plus jamais réveillée la nuit (sauf en cas de maladie, bien sur).
Puis, il y a deux semaines et demi, Minicap fièvreuse, nous avons du nous énerver un peu pour faire dormir la belle à une heure inhabituelle (oui car même malade Minicap est capable de faire dans le refus du sommeil …) Énervements, fermeté certainement et j’ai aussi expliqué à la puce que c’était pour son bien, qu’elle avait besoin de dormir et que nous nous coucherions aussi plus tard dans la soirée, tout cela a eu raison de la récalcitrante. Et la belle s’est endormie. Les soirs qui ont suivi, j’ai repris les rituels que j’avais délaissés ces quelques mois (le chaos je vous dis) : brossage de dents, lecture d’histoire (assise près de Minicap mais non plus allongée près d’elle) et gros bisou. Chose miraculeuse, Minicap s’est endormie, sans râler, seule, dans son lit.
J’ai tout de même procédé à quelques changements pour que les choses se passent bien. J’ai laissé les volets ouverts, laissant entrer un peu de lumière de l’extérieur (plus efficace que la veilleuse semble-t-il), j’ai également laissé la porte ouverte avec la lumière du couloir (nous n’avions pas essayé avant pour cause de félins dans la maison) et surtout avant le bisou j’ai toujours une petite discussion avec Minicap sur la journée du lendemain. Je lui dis ce qu’elle fera le lendemain, et j’ai surtout rebondi sur la grande préoccupation du moment de la puce : le lever et le coucher du soleil. En effet, depuis quelques semaines elle en parlait beaucoup. C’est donc tout naturellement que nous avons associé le coucher avec la nuit et le lever du soleil avec le réveil et le début de la journée. Et cela fonctionne très bien, comme une règle élémentaire qui ne dépend pas de ses parents, Minicap semble parfaitement accepter que la nuit, à partir du moment où on est couché, on reste dans son lit et on s’endort seul. Et le matin, désormais, elle vient nous réveiller à 7h30, en clamant « Le soleil est revenu ! C’est l’heure de se réveiller ! »
Ce changement brutal nous émerveille quelque peu, déjà parce que cela nous change la vie et puis parce qu’il y a pour nous une part de mystère. J’adore admirer les changements d’étapes chez les enfants, ils fonctionnent par paliers et parfois je trouve cela extraordinaire. Mais si aujourd’hui, Minicap s’endort sans encombre, c’est aussi selon moi parce qu’elle a la maturité aujourd’hui pour comprendre certaines choses, et la verbalisation aide beaucoup.
J’espère donc que ce récit rassurera un peu certains parents car je sais que beaucoup traversent des périodes très difficiles avec leur enfant. Il me semble aussi qu’on n’en parle pas assez et les parents qui « galèrent » se sentent parfois stigmatisés. Alors que dans chaque famille, il existe un milliard de façons de faire qui aboutissent à des situations totalement différentes car chaque enfant est unique, chaque étape est différente et que parfois trouver l’équilibre prend du temps.
A nos enfants, pilleurs de sommeil mais qu’on aime tant malgré tout !
Mouais, vaste sujet! En tout cas, vous devez revivre! Pareil, ici on est passé par plein de phases mais la pire c’est quand elle était bébé (entre 6 mois et 1, 5 ans) et que l’eczema la reveillait, qu’on passait des heures à la frotter la nuit pour arrêter les démengeaisons et qu’elle se rendorme. On était sur les rotules. Heureusement, avec le temps, ça s’est calmé, mais après c’était les cauchemards et terreurs nocturnes (et comme vous, on ne voulait pas punir alors que c’était de l’angoisse). Ces cauchemards on laissé place à l’habitude de se reveiller la nuit (il fallait juste lui mettre la main sur le dos pour la rassurer et lui dire qu’on était là), entre 1 et 2 reveils par nuit. Puis un jour on en a eu marre car on avait senti qu’il n’y avait plus d’angoisse, et on a parlé, on lui a expliqué que si elle se reveillait et qu’il faisait encore nuit, ou que si elle perdait son doudou, il fallait qu’elle se rendorme seule, qu’on était à côté et que tout allait bien. Qu’on avait besoin de dormir la nuit aussi pour être en pleine forme pour jouer avec elle et biens’occuper d’elle (et s’enerver moins vite comme ça m’arrive parfois quand je suis fatiguée!!!). Et elle a écouté. Et certainement compris car MAGIE !!! Plus de reveils la nuit, victoire!
Désolée pour le pavé 😉
Ton récit me rassure. J’entends régulièrement ce type de récit qui contrastent avec ceux des parents qui ne connaissent aucune galère de sommeil. C’est rassurant de savoir que l’on n’est pas seul. Et je vois que ça va mieux pour vous aussi, tant mieux !!!